Var-Matin (La Seyne / Sanary)

NOS LECTEURS DANS LA CAMPAGNE

Ces électeurs qui demandent une reconnaiss­ance du vote blanc

- ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

Àquelques semaines de l’élection présidenti­elle, nous plaçons les électeurs au coeur de la campagne. Chaque jour, un lecteur nous sert de guide dans son environnem­ent (quartier, immeuble, associatio­n, club, entreprise, commerce…) à la rencontre de ceux qui en sont acteurs. Ils commentent la campagne présidenti­elle, l’attitude des candidats, évoquent leurs conviction­s, leurs doutes, leurs attentes. Leurs coups de gueule, aussi. Aujourd’hui, tour d’horizon à Antibes, dans la rue James-Close, avec Jacques Fantino.

Il a les tempes un peu grisonnant­es, le visage éclairé et la passion de sa ville : Jacques Fantino est un Antibois pur jus, imprimeur de père en fils depuis deux génération­s. Son grand-père avait repris une imprimerie dans la rue du Petit-Four dans le Vieil-Antibes. C’est là qu’il a toujours vécu. « Mon père et mon oncle y ont travaillé. J’ai dû déménager l’atelier rue Lacan puis à deux pas de là, dans une impasse proche de la place Nationale », dit-il. Une impasse qui porte désormais son nom. « Un bel honneur pour ma famille, que j’ai demandé au maire d’Antibes et qui a été accepté », dit-il. L’honneur, la famille, la patrie… c’est ce qui compte le plus pour cet Antibois. Jacques Fantino s’est senti proche des idées de François Fillon.

«Il a été victime d’un harcèlemen­t médiatique », juge-t-il. Mais il suit aussi l’évolution de la campagne des autres candidats. « Du président de la République, malheureus­ement, je n’attends plus grandchose. Je veux simplement qu’il représente bien la France à l’étranger, qu’il ait une carrure d’homme d’État. Honnêtemen­t, en ce moment à gauche comme à droite, ce n’est pas terrible. On ne sait plus vers qui se tourner », soupire-t-il. « Je pense que ce qui arrive à Fillon va servir de leçon à la classe politique en général… et à Fillon en particulie­r. Il représente quand même l’image que je me fais d’un président de la République.

Pour moi, Macron est trop jeune pour être président. Hamon est sympathiqu­e, mais je ne voterai pas pour lui. » Jacques Fantino a ouvert, avec son épouse Louise, une petite boutique de papiers et de curiosités rue JamesClose. En hommage à son autre grandpère, il a accroché sur le mur un vélo ancien. C’est là qu’il nous a donné rendez-vous pour présenter ses voisins et évoquer leurs sentiments sur cette campagne. Son voisin direct, Loïc Guerin, 62 ans, est affichiste. Ce spécialist­e des vieux papiers a l’intention de bouder cette élection.

« Je regrette vraiment que le vote blanc ne soit pas considéré dans notre démocratie », dit-il. Son voisin chausseur, Emmanuel Carreia, est du même avis : « Dans ce pays, on ne parle que de scandales. On oublie de s’occuper de nous. Où sont les vrais programmes ? » Le plus jeune commerçant de la rue, Julien Donnat, 30 ans, a ouvert La Maison… close, spécialisé­e dans la décoration d’intérieur. « Cette campagne, c’est vraiment du cinéma. Je voterai blanc, moi aussi », jure-t-il. Sa voisine, qui tient la savonnerie Vérolive, rêve d’une France qui se relève. « Je trouve que ceux qui travaillen­t, aujourd’hui en France, ne sont pas assez récompensé­s ».

‘‘ Macron est trop jeune pour être Président ”

 ?? (Photos Eric Ottino) ?? Rue James-Close, au coeur d’Antibes, Jacques Fantino avoue pardonner ses « erreurs » à François Fillon. Ses voisins commerçant­s réclament tous la reconnaiss­ance du vote blanc.
(Photos Eric Ottino) Rue James-Close, au coeur d’Antibes, Jacques Fantino avoue pardonner ses « erreurs » à François Fillon. Ses voisins commerçant­s réclament tous la reconnaiss­ance du vote blanc.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France