Et maintenant, voyagez !
Les Rouge et Noir se sont rassurés face à des Bayonnais, démobilisés, en les étrillant. Après la farandole d’essais (12 au total), les Toulonnais doivent confirmer loin de Mayol
Il aura donc suffi d’une rencontre enlevée et revoilà nos Toulonnais en selle pour les phases qualificatives. En remportant, samedi soir, une attendue victoire bonifiée face à un Aviron Bayonnais plus que jamais en souffrance et en marquant de surcroît pas moins d’une douzaine d’essais de belle facture, le RCT s’est idéalement remis en scène. Après avoir perdu contre La Rochelle décidément imbattable actuellement et s’être montré empruntés contre Lyon au stade Mayol, les Rouge et Noir, catastrophiques à Brive la semaine dernière ont retrouvé tout leur allant et leur talent. Comme par enchantement. Ont-ils pris des coups de baguette… magique toute la semaine durant ? Même pas ! Après le non-match contre les Corréziens, Fernandez Lobbe qui assure avec bonheur l’intérim du capitanat a pris les choses en main avec un parler vrai auprès de ses partenaires. Il a su les remobiliser en mettant particulièrement l’accent sur la notion de plaisir.
Un bel état d’esprit retrouvé
Et cette fois, les entraîneurs locaux se sont félicités de ce score fleuve. Cette fois, les absences ou les blessés varois n’ont pas été benoîtement prétextés. Ces forfaits n’entraient plus en ligne de compte et ne servaient plus de cache-misère. Si Toulon l’a très (trop ?) largement emporté face aux bien pâles Basques - 68 points d’écart ! -, c’est grâce à un état d’esprit irréprochable et des individualités très peu vues jusqu’ici à l’image du virevoltant Argentin Axel Muller, auteur d’un joli triplé. Collectivement, les hommes de Mike Ford ont su se montrer efficaces. Ils ont fait preuve d’un bel enthousiasme en inscrivant leur jeu dans la continuité tout en mettant du rythme, de la vitesse et quelques belles percussions. Les joueurs de l’Aviron Bayonnais comme leur manager Etcheto, sanctionné, semblaient être restés en tribunes (ils sont malgré tout parvenus à marquer un essai par mi-temps). En encaissant un point à la minute, l’addition des Bayonnais a vraiment été salée. En revanche, les Toulonnais ont fait preuve de réalisme parfois même de panache. Et surtout de lucidité, aussi bien avant, pendant, qu’après la rencontre. En effet, à l’issue de cette victoire historique par l’ampleur du score, les principaux intéressés sont restés la tête froide. Aussitôt ce succès écrasant digéré, tous avaient en tête leur prochain déplacement en terre grenobloise. Ils seront toujours à temps de penser au suivant (le Stade Français) avant de se rendre à Clermont pour l’Europe. Face à une formation iséroise quasiment condamnée - elle aussi - à la relégation, Toulon devra confirmer.
Trois déplacements successifs à venir
Mike Ford, tout heureux de la victoire des Anglais face à l’Écosse ce week-end dans le tournoi des VI Nations n’a encore jamais obtenu le moindre succès à l’extérieur avec Toulon. Cette fois, à l’abord de la dernière ligne droite, il ne faudra pas passer à côté. Que ce soit pour se positionner fermement dans le Top 6 voire jouer un barrage à la maison, les protégés de Cockerill et Dal Maso ont besoin de points. Grenoble ou encore Paris sont autant d’occasions pour faire le job. Idéal en tout cas pour préparer victorieusement un quart de finale de Champions Cup en terre auvergnate, autrement plus compliqué que d’écrabouiller un Aviron vraiment pas gai en quittant le Var après avoir pris la marée. Toulon a prouvé qu’il savait bien jouer. Il ne lui reste plus qu’à montrer qu’il peut également bien voyager.