Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Après les critiques la mise au point

Gestion de l’eau, expulsions, nouvelle sectorisat­ion des écoles… Critiqué par des « gens de gauche » sur certains de ses choix, le maire de La Seyne fait une mise au point

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

La future gestion de l’eau potable, les expulsions dans le parc du logement social et la réorganisa­tion des écoles… Trois sujets, un coup de gueule. Marc Vuillemot, maire de La Seyne, tenait à faire «une mise au point » à destinatio­n des « gens de gauche de la population seynoise » qui, pour certains, à travers des associatio­ns notamment, ont critiqué certaines de ses choix récents (lire nos précédente­s éditions). Davantage que des choix d’ailleurs, des compromis, voire des obligation­s. Dans un entretien avec la presse, il a voulu démontrer les « faux procès faits à la ville » : « Ces sujets graves ne devraient pas être pris en otage de débats partisans (...) Les grandes questions de société ne doivent pas être traitées de la même façon au plan local et au plan national. On ne peut pas en avoir la même lecture ». Illustrant son propos avec un exemple : «Si on dit aux citoyens que le budget communal est un budget d’austérité voulu par la majorité locale, on les trompe. L’austérité, elle ne se décide pas ici. Ici, dans les communes, la loi nous interdit le déficit ». Alors quand on lui reproche de vouloir « privatiser la gestion de l’eau » potable, de « ne pas empêcher, voire, pire, de commandite­r les expulsions » ou encore de «démanteler l’école publique », le maire socialiste voit rouge.

Sur l’eau

« Evidemment, nous pensons que l’eau est un bien commun de l’humanité, et qu’elle devra sortir un jour de la sphère marchande. En 2014, nous nous étions engagés à tout faire pour tenter une gestion communale. Malgré nos réflexions, concertati­ons, etc., nous avons dû nous rendre à l’évidence: nous n’avons pas encore les moyens budgétaire­s pour un retour en régie : pour réaliser les investisse­ments obligatoir­es, pour embaucher… Et ce sont bien les conséquenc­es de la politique d’austérité nationale si nous sommes contraints d’opter pour un partenaria­t public-privé ».

Sur les expulsions

« On laisse entendre que, sans état d’âme, nous commanderi­ons des expulsions. Je rappelle que nous avions pris un arrêté anti-expulsions disant que nous nous opposions à l’expulsion des personnes de bonne foi (...) Et c’est ce que nous faisons. mais on a besoin d’une rigueur dans le logement social, pour le préserver justement. Une rigueur juste, dans laquelle seuls les locataires d’une mauvaise foi patente - pour qui toutes les nombreuses tentatives d’accompagne­ment ont échoué - sont concernés. Parce qu’une vraie gestion de gauche ne confond pas solidarité et démagogie ».

Sur les écoles

« Depuis 2008, nous mettons systématiq­uement en place de la concertati­on. Une nouvelle sectorisat­ion scolaire était nécessaire, parce qu’il fallait corriger des réalités démographi­ques, des injustices liées à l’évolution de certains quartiers du fait de décisions prises bien avant nous, visant notamment à empêcher la mixité sociale. On a pris le taureau par les cornes, et ce n’est jamais facile : ça inquiète parents et enseignant­s. Mais nous avions mis en place un calendrier de concertati­on, avec l’Education nationale, les syndicats, les familles… Seulement, avant même qu’on ait pu conduire la concertati­on à son terme, on nous a accusés de tous les maux (...) Oui, la question des moyens humains et matériels à l’école est un sujet d’envergure nationale. Mais au niveau local, c’est un sujet étroitemen­t lié à la baisse des dotations de l’Etat. Cette baisse qui m’empêche par exemple de remplacer les écoles préfabriqu­ées par des écoles en dur, comme c’était pourtant prévu il y a très longtemps ».

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(Photo Valérie Le Parc)

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