Pays-Bas: des législatives très suivies en Europe
Les chefs des plus grands partis néerlandais s’affrontaient hier dans un ultime débat télévisé pour séduire des millions d’électeurs indécis, au terme d’une campagne électorale phagocytée par une crise diplomatique avec Ankara. A la veille d’un scrutin législatif crucial qui pourrait redessiner entièrement le paysage politique des Pays-Bas, 60 % des 12,9 millions d’électeurs inscrits ignoraient toujours s’ils se rendront mercredi à l’isoloir ou pour qui ils voteront parmi un nombre record de 28 partis candidats. Selon la dernière étude de référence, publiée lundi, le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, toujours en tête, est crédité de 24 à 28 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du Parlement, loin des quarante dont il dispose actuellement. Candidat à un troisième mandat à la tête du pays de 17millions d’habitants, Mark Rutte dit «se battre très fort» pour repousser son rival anti-système, anti-islam et anti-immigration. Geert Wilders a promis de fermer les frontières aux immigrants musulmans, d’interdire la vente du Coran et de fermer les mosquées, dans un pays dont la population compte environ 5% de musulmans, selon les estimations. Il a cependant vu ces dernières semaines son Parti pour la Liberté (PVV) reculer, crédité de 20 à 24 sièges. Même si le PVV sortait des urnes comme la plus grande formation du pays, ce qui est peu probable aux yeux des experts, Geert Wilders ne devrait pas figurer au gouvernement, la majorité des autres partis ayant promis de ne pas collaborer avec lui.