Marine Le Pen très offensive hier en meeting
En meeting hier à Saint-Raphaël, la candidate du Front national à l’élection présidentielle a déroulé son programme, attaqué ses adversaires mais pas évoqué ses ennuis avec le fisc...
Elle n’a pas abordé ses problèmes avec le fisc. Ni les soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur elle, au niveau du Parlement européen. Mais Marine Le Pen, en réunion publique hier soir au palais des congrès de Saint-Raphaël, a délivré un discours terriblement efficace sur les militants locaux venus l’acclamer en nombre. Salle comble et même plus que comble pour cette visite varoise de la présidente du Front national, qui a joué une heure durant, de ses arguments favoris. Ses cibles ? Toujours les mêmes : le système, les médias et leur « unanimisme », l’UMPS et deux au moins de ses adversaires les plus directs dans la course à l’Élysée, Emmanuel Macron et François Fillon.
Macron et Fillon à la moulinette
« Chaque jour qui passe me rend plus optimiste sur nos chances de victoire », a-t-elle « préambulé », avant d’entrer dans le vif du sujet et de s’en prendre donc «au système politique et médiatique qui cherche à détourner les Français des questions centrales ». Et la voilà qui s’emballe : « Cette année, le système a choisi d’innover. Alors, on nous a déniché le candidat Macron (huées dans la salle). Il assume d’être le candidat de l’UMPS, et même de l’UE-UMPS. Il est aussi le candidat du sourire, celui que toutes les caméras nous montrent en permanence. Il a attendu des mois pour daigner nous présenter son programme. Au final, rien ou à peu près rien. C’est un programme qui, certes, assume de vouloir tout “uberiser”, mais dont on ne retient rien. Macron n’incarne rien de nouveau dans cette élection. »
« Un repère devenu indispensable »
Allez, on passe au second : Fillon. « Il a réussi l’exploit de transformer sa famille politique en champ de ruines. Sa campagne est en jachère, plus rien ne s’y passe. Plus aucune proposition ne s’y retrouve. François Fillon a déserté le débat public, tout occupé qu’il est à se rabibocher avec ceux qui ont voulu
le lâcher. Quant à son projet, plus personne ne sait qu’il en a un. » Un petit coup, au passage, sur la tête de «ce pauvre (sic) Benoît Hamon, victime d’une succession de faux départs, et qui n’a toujours pas réussi à lancer sa campagne ». Ce disant, Marine Le Pen s’est interrogée : « Où est-il l’intérêt pour le peuple, où est le projet pour la nation dans cet interminable feuilleton d’une campagne déboussolée, tant à droite qu’à gauche ? » Et elle l’affirme : «Nous sommes un roc dans cette campagne, un repère devenu indispensable pour les Français. » Celle qui reste la favorite du premier tour de l’élection présidentielle, après un constat sévère de l’échec «des politiques qui se sont succédé depuis
dix ans », a fait du pied aux « petits » patrons notamment, leur promettant, entre autres mesures, la suppression du RSI. Enfin, elle a dévoilé de larges pans de son programme : pour la sécurité, le recrutement de 15 000 policiers et gendarmes et de 6 000 douaniers et l’instauration d’un renseignement pénitentiaire ; pour l’économie, la sortie de l’euro ; contre le terrorisme et la délinquance, « le désarmement des banlieues, la création de 40000 places de prison, l’expulsion des islamistes étrangers, la fermeture des mosquées radicales, l’obligation des prêches en français, etc. » Terriblement efficace on vous dit !