Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Il veut l’aide des policiers et il les prend... en chasse

Après avoir demandé l’interventi­on de policiers pour régler un différend familial, l’homme a poursuivi le véhicule des forces de l’ordre. « Je voulais être sûr qu’ils emmènent mon frère loin »

- P. POLETTO

C’est pour maîtriser et éconduire du domicile de sa mère son frère violent qu’A. A., un Toulonnais de 26 ans, a contacté les services de police, en janvier dernier. Et, au final, c’est lui qui a été jugé, hier, devant le tribunal correction­nel de Toulon, pour violences sur une personne dépositair­e de l’autorité publique, outrage et mise en danger d’autrui. Il lui était reproché d’avoir jeté (involontai­rement) un casque en direction d’une des policières, d’avoir proféré quelques noms d’oiseaux, mais aussi d’avoir suivi le véhicule des deux fonctionna­ires de police, d’avoir doublé sur une ligne continue, par la droite qui plus est. Au vu des circonstan­ces et des explicatio­ns du mis en cause, ce dernier a été relaxé pour les violences (requalifié en blessures involontai­res) et condamné à cent euros d’amende. Il a aussi été relaxé sur la question des outrages. Reconnu coupable, en revanche, de mise en danger de la vie d’autrui, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve et obligation d’indemniser les victimes (cent euros pour les deux policiers).

Lancer de casque

Ce 22 janvier, les forces de l’ordre intervienn­ent à la suite d’un appel à police secours. Elles sont alertées de la présence du frère de A. A. devant le domicile de sa mère. L’individu, maintes fois condamné, vient de sortir de prison. Véhément, il effraie sa mère. Lorsque deux policières arrivent sur les lieux, elles constatent un climat de violence entre les deux frères. A. A. jette un casque en direction de son demi-frère mais l’objet ricoche et heurte une des fonctionna­ires (qui n’est toutefois pas blessée). Des outrages auraient ensuite été proférés. « Ce n’est pas moi, a clamé le mis en cause. Deux hommes que je ne connais pas sont venus se mêler de la situation. »

Relaxé pour les outrages

Quant à la poursuite du véhicule de police, le prévenu a indiqué « être à bout de nerf face aux agissement­s de son demi-frère. Je l’ai suivi pour être sûr qu’on l’emmène loin. Je n’ai absolument rien contre la police. » Un contexte plaidé par Me Christophe Hernandez, avocat de la défense. Et des apparences parfois trompeuses. « Entre une mère apeurée et les deux autres individus qui sont venus dégueuler leur colère contre la police, mon client assure n’avoir eu aucun comporteme­nt agressif à l’égard des policiers. » Le tribunal a ainsi admis la relaxe en ce qui concerne les outrages, requalifié les violences et prononcé une peine sans incarcérat­ion pour le surplus.

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(Photo P. Bl.) L’homme a été jugé hier devant le tribunal correction­nel de Toulon et condamné à une peine de quatre mois de prison avec sursis mise à l’épreuve et cent euros d’amende

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