Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Lever le tabou m’a aidée à aller mieux »

-

 octobre  et  août . L’écho de ces dates résonne cruellemen­t à l’esprit de Fadoua et Kathy. Elles correspond­ent pour ces deux élèves du LEAP de SaintMaxim­in à la perte de leur père respectif... Le premier de façon soudaine, le second des suites d’une longue maladie. « Après une année blanche en /, le temps et l’accueil bienveilla­nt dans cet établissem­ent m’ont aidée à reprendre une scolarité quasi normale. L’injustice de cette disparitio­n est toujours aussi grande, mais le fait d’en parler m’a aidée », débute Fadoua,  ans, en faisant allusion à la fenêtre d’écoute permanente octroyée par l’éducatrice spécialisé­e, Laëtitia Sidobre. « Au départ je me suis renfermée sur moi-même. J’ai tout gardé. Je ne voulais pas embêter les autres avec mes problèmes. Mais finalement, c’est lorsque j’ai levé ce tabou et que j’ai accepté d’en parler que ça a commencé à aller mieux», reconnaît Kathy,  ans. Pour cette élève de terminale qui «évacue» aussi à travers le sport, la souffrance est toujours là, mais elle veut éviter à tout prix que son histoire influence le regard de l’autre. «Je veux rester une personne comme tout le monde, surtout pas me victimiser. Même si je trouve juste que les orphelins obtiennent une reconnaiss­ance administra­tive qui nous différenci­era par exemple des enfants de divorcés.» Si leurs camarades de classe sont au courant de leur situation, elles ne veulent pas être « cataloguée­s ». Et les deux jeunes femmes de faire leur cette citation de l’écrivain-réalisateu­r Bernard Martino : « Un orphelin doit rester ce qu’il est, un enfant ordinaire avec un destin particulie­r »...

Newspapers in French

Newspapers from France