Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une scène irréelle, des lycéens choqués et paniqués

- A.H. ET D.E.

« Je me suis dit qu’il fallait que je me cache pour ne pas mourir »

Léa,  ans, en première ES, sortait de la cantine quand, en se retournant, elle a vu «un type en tenue sombre qui tirait avec un fusil. Il tirait sur tout le monde. À côté de moi, il y avait un mec, tout en sang. » Malgré ses béquilles, la jeune fille court avec ses camarades. « J’ai eu très peur, je me suis dit qu’il fallait que je me cache pour ne pas mourir. Après, on s’est réfugié dans la cantine. Les dames nous ont ouvert une issue de secours, on est arrivé dans une maison, avec un couple qui nous a accueillis. On était une vingtaine ou une trentaine à attendre les secours, dans le silence. Personne n’osait plus parler. »

« J’ai d’abord cru à une blague »

« J’ai d’abord pensé que c’était une blague », souffle Marie,  ans. « Quand j’ai vu Akram, un des premiers blessés, arriver à la cantine, en sang et en hurlant, je me suis dit qu’il nous faisait un coup… C’est bien le genre ! Après, j’ai entendu les coups de fusil. Ça ne pouvait pas être des pétards… »

« Il serait sataniste »

« On était en train de déjeuner à la cantine quand on a entendu un bruit sourd, expliquent Manuel et Thomas, élèves de terminale. Un lycéen est arrivé en courant dans la cantine en criant “allez-vous en !”. Il avait été touché à la cuisse apparemmen­t. On s’est d’abord couché sous la table et on a évacué les lieux par l’arrière de la cantine ». Ce qu’ils disaient du suspect à  h : « Il serait sataniste. Il paraît qu’il est victimisé depuis son enfance par les autres. Une tête de Turc. »

« S’il avait voulu, il nous aurait tués »

« On sortait de cours quand on l’a vu» , retrace Grégoire, lycéen en filière Sciences et technologi­es de l’Industrie et du développem­ent durable. « J’ai entendu qu’il voulait tuer toute sa classe à la carabine. C’était un type de l’établissem­ent, mais je ne l’ai jamais remarqué… On s’est enfui. Je connaissai­s un petit passage, au fond. On est sorti. » Et là, sur le toit, il croise à nouveau le tireur. « Il portait une veste à zip noire. Là, s’il avait voulu, il nous aurait tués. Il nous a juste dit : “Cassez-vous”. Tout le monde paniquait.»

« Heureuseme­nt, il ne savait pas tirer »

Xavier,  ans, élève en S : « J’étais assis par terre contre le mur en face du terrain de sport. J’écoutais de la musique quand j’ai entendu une détonation, j’ai cru que c’était des pétards. Je me suis levé, j’ai entendu encore deux détonation­s et j’ai vu du monde courir. J’ai levé la tête et j’ai vu le tireur à  mètres de moi, en hauteur. Des trucs me sont tombés dessus, je ne sais pas si c’était des cailloux ou des plombs mais quand j’ai regardé mes pieds il y avait des plombs autour de moi. Il tirait à vue sur tout le monde. Heureuseme­nt, il ne savait pas tirer sinon ça aurait été un carnage...»

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(Photo X. D.) À la sortie de l’établissem­ent.

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