« Que l’État reconnaisse enfin l’histoire des Harkis »
Centre Var À la veille du 19 mars, Djamel Guedouar, président des Harkis Coeur du Var, explique que cette date leur rappelle chaque année l’oubli dans lequel ils sont tombés il y a 55 ans
Dans les livres d’histoire, le 19 mars 1962 marque l’entrée en vigueur du cessezle-feu de la guerre d’Algérie, commencée huit ans plus tôt. Près de 350 000 personnes, dont 325 000 natives d’Algérie, sont mortes durant le conflit. En 1962, environ 236 000 combattants « indigènes » sont engagés aux côtés de l’armée française. Le gouvernement français, débordé par l’afflux de rapatriés, n’organisa pas la mise en sécurité de ceux qui avaient servi la Nation et que le Front de libération nationale (FLN) algérien considérait comme des traîtres. Hommes, femmes, enfants... Tortures et massacres commencèrent dès avril 1962 et se prolongèrent jusqu’en octobre. Aujourd’hui, les historiens s’accordent à évaluer le nombre de morts survenues après le cessez-le-feu à 150 000. Seuls 45 000 Harkis parvinrent à gagner la Métropole, parfois grâce à la complicité d’officiers français. Ils furent « accueillis » dans 69 « hameaux de forestage », en réalité des camps fermés et surveillés, à l’écart des villes, dans des conditions d’hygiène indignes. Douze de ces camps se trouvaient dans le Var.
Une date synonyme de souffrance
Cinquante-cinq ans plus tard, les Harkis et leurs descendants, entre 500 000 et 800 000 en France, se battent toujours pour faire reconnaître leur histoire. Djamel Guedouar est leur porte-parole pour le centre Var. Il explique pourquoi les Harkis refusent de commémorer le 19 mars, resté à jamais comme la date marquant le début de leur souffrance.