Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Montauroux « Je crois que j’ai croisé ce jeune homme »

- M. B. mbescond@nicematin.fr

Il faisait bon vivre, hier, sur la place du Clos à Montauroux. Signe annonciate­ur de l’arrivée du printemps, les rayons de soleil caressaien­t les visages tandis qu’une petite brise flottait dans l’air. Dans l’air, il y avait aussi la nouvelle de l’arrestatio­n sur la commune d’un des amis de Killian, l’auteur présumé des tirs au lycée Tocquevill­e de Grasse.

Perfide rumeur

Si beaucoup de passants n’étaient pas au courant du fait du jour sur leur commune, d’autres en avaient eu écho. « J’en ai entendu parler, oui, on m’a dit qu’il avait été arrêté à Callian », confiait un adolescent. Ou ce restaurate­ur du Bar du Clos d’expliquer : « J’ai vu qu’une chaîne d’informatio­n en continu filmait à proximité du lieu où le jeune a été arrêté. On voyait un logo de la Française des Jeux. Or, dans le village, je suis le seul à en avoir un. Il n’a pas pu être arrêté ici. Je pense que c’était à Fayence. » La rumeur joue son rôle à merveille. Galope. On entend tout et son contraire. De source de gendarmeri­e, le jeune homme a pourtant bien été interpellé sur la commune de Montauroux, aux alentours de 12h30, dans le secteur de la Colle Noire et du chemin de la Barrière. Contacté au préalable par téléphone, Alex Maziers, chef de la police municipale, disait n’avoir aucune informatio­n sur le sujet. Pourtant, sur place, lorsqu’on évoquait avec lui le secteur de l’arrestatio­n, il souriait. « Je crois que j’ai vu ce jeune homme. Il marchait au bord de la route avec un sac relativeme­nt gros sur le dos. Cela m’a interpellé, je me suis dit: “C’est bizarre, qu’est-ce qu’il fait là au bord de cet axe fréquenté”. Mais de notre côté, nous n’avions pas de signalemen­t ni de fiche de diffusion. » Et de poursuivre : « Il semblerait que ce soit un adjoint de sécurité (ADS) de la police nationale de Grasse qui l’a repéré. Il aurait prévenu la gendarmeri­e. » Et lorsqu’on lui demande d’où viennent ces informatio­ns, il répond : « Vous savez, on connaît tout le monde ici. Et dans un village, tout se sait. » Reste qu’autour de la zone d’activités de la Barrière et du rond-point de la Colle Noire, personne ne savait rien, n’avait rien vu ni entendu. « Ici, on entend des sirènes deux-tons au quotidien, on ne fait plus attention », arguait une commerçant­e.

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(Photo Adeline Lebel) C’est à Montauroux que l’interpella­tion a eu lieu hier midi.

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