Le recteur pointe « l’irresponsabilité des parents qui laissent des armes à la portée de mineurs »
Le recteur de l’académie de Nice, Emmanuel Ethis, a tenu à rendre à nouveau visite à Hervé Pizzinat, le proviseur du lycée Tocqueville.
Comment va-t-il ?
Il se remet de son opération. Il est un peu sous le choc du lendemain qui est souvent plus difficile que le jour même. Il reprend conscience des choses. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai tenu à être avec lui. C’est un proviseur qui fait magnifiquement son travaill avec son équipe éducative.
Il l’a démontré lors de la fusillade...
Absolument. Même si c’est quelqu’un qui se définit par ces trois H : il est à la honnête, humain, mais aussi très humble. Il ne veut surtout pas passer pour un héros. Il estime que s’il y a héroïsme, c’est celui de toute la communauté qui a su bien réagir. Et cela, c’est grâce aux exercices qui sont régulièrement organisés. C’est grâce à cela que toute la chaîne pédagogique a su avoir les bons gestes et que nous avons pu éviter un drame. Il tient beaucoup à cette notion d’héroïsme partagé.
Et psychologiquement ?
Mentalement, émotionnellement, psychologiquement, il aura besoin de temps. Une telle expérience ne peut que vous marquer. Il est allé au devant de cet élève qu’il connaissait, pour parler avec lui, pour le convaincre de s’assoir. Comme le font tous les grands pédagogues et c’est là qu’il a pris le coup et la balle. Il m’a dit qu’il cru, vraiment, qu’il allait pouvoir faire quelque chose parce que ça fait partie de notre métier. On est là pour éduquer et c’est en cela que l’Education nationale tient beaucoup à la notion de service publique. L’inquiétude qui peut venir c’est quand justement d’autres acteurs ne jouent pas leur rôle. En l’occurrence, on peut se demander comment, dans une famille, des parents peuvent être assez irresponsables pour laisser des armes à la portée d’enfants mineurs. Ce n’est pas que l’école qui doit éduquer les gamins. On aura beau faire tous les exercices de sécurité, sécuriser au maximum les établissements, on restera vulnérable à un moment ou à un autre. La sécurité, c’est en fait la co-sécurité.