Trump reçoit Merkel: un premier contact délicat
Le président américain Donald Trump et la chancelière allemande Angela Merkel se sont rencontré pour la première fois, hier, à la Maison Blanche. La tension était palpable et les divergences évidentes, du libreéchange à l’immigration. «Je ne suis pas un isolationniste, je suis un partisan du libre-échange mais (...) notre libre-échange a conduit à beaucoup de mauvaises choses » a affirmé M. Trump, comme en réponse à Mme Merkel qui met inlassablement en garde contre la tentation du protectionnisme. Martelant sa conviction que les États-Unis avaient été les grands perdants des accords commerciaux des décennies écoulées, l’homme d’affaires a mis en avant sa volonté de négocier des textes qui ne mènent pas «à des fermetures d’usines» sur le sol américain.
Se parler directement
Si les critiques américaines sur l’excédent commercial allemand ne sont pas nouvelles, l’administration Trump a opté pour un ton nettement plus agressif que les précédentes sur ce thème. Ironisant sur « les négociateurs allemands» qui ont longtemps fait « un bien meilleur travail » que leurs homologues américains, Donald Trump a assuré que ce temps était révolu. Angela Merkel a reconnu qu’il était préférable de se parler directement plutôt que par médias interposés, mais n’a pas caché non plus l’existence de nombreux points de désaccord. Appelant de ses voeux une reprise des négociations, lancées en 2013, sur l’accord de libre-échange transatlantique TTIP, elle a souligné combien il pouvait être bénéfique aux États-Unis comme à l’Union européenne (UE). «Je crois que la mondialisation doit être façonnée avec un esprit ouvert», a-t-elle lancé, au moment où la nouvelle administration américaine articule son action autour d’un seul slogan: «L’Amérique d’abord». Personnage central d’une UE en plein doute, Mme Merkel, a pris soin de faire l’éloge de l’intégration européenne, soulignant combien le «succès des Allemands » était étroitement lié à cette dernière.
Divergences criantes sur l’immigration
«C’est quelque chose dont je suis profondément convaincue», a-t-elle insisté à l’attention du président républicain qui a, au cours des mois écoulés, loué le «merveilleux» Brexit ou encore prédit que d’autres pays allaient quitter l’Union prochainement. C’est sur l’immigration que leurs divergences étaient le plus criantes. L’immigration est «un privilège, pas un droit», a lancé M. Trump. «La sécurité de nos citoyens doit toujours passer en premier», a-til martelé lors cette conférence de presse d’un peu moins d’une demi-heure scrutée avec attention des deux côtés de l’Atlantique.