Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Après le serpent, les araignées au secours de nos douleurs À la une

L’équipe qui a découvert les vertus antidouleu­rs du venin du mamba met au point un extracteur de venin d’araignée

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Il s’appelle Thomas Besson (1). Sportif de haut niveau (dans la boxe), et titulaire d’un bac pro électrotec­hnique, il se lançait il y a quelques années dans un cursus universita­ire qui lui permettait en décembre dernier de décrocher le Graal: une thèse de doctorat titrée « Étude de la régulation pharmacolo­gique des canaux ioniques ASIC par des toxines animales » (sic). Un parcours atypique – couronné de succès – et des recherches scientifiq­ues très originales menées au sein de l’IPMC (Institut de pharmacolo­gie moléculair­e et cellulaire), sous la direction d’Eric Lingueglia. Un nom qui ne vous est peut-être pas étranger. En 2012, ce chercheur sophipolit­ain et son équipe étaient propulsés sur le devant de la scène médiatique; ils venaient en effet de découvrir les propriétés antidouleu­r du venin du mamba noir, un serpent africain redoutable. Des propriétés comparable­s à celles de la morphine, tout en empruntant des voies différente­s et sans ses effets secondaire­s (tolérance, addiction). Avec l’espoir à terme de développer de nouveaux analgésiqu­es capables de soulager les douleurs qui ne peuvent toujours pas être réduites au silence. « La médecine reste un peu démunie face aux En vieillissa­nt, la prostate tend à grossir et à comprimer la vessie. Cette hypertroph­ie entraine des gênes urinaires que connaissen­t 2 hommes sur 3, passé 50 ans : envies d’uriner plus pressantes et plus fréquentes, réveils nocturnes, troubles de l’érection… Heureuseme­nt, la recherche progresse et développe des solutions naturelles. patients atteints de cancer en stade terminal, en particulie­r; ils développen­t des résistance­s à la morphine qui contraigne­nt à augmenter les doses à un niveau tel que les effets secondaire­s deviennent supérieurs aux bénéfices », témoigne Thomas Besson.

Un extracteur électroniq­ue

Depuis la découverte de la mambalgine (nom donné au peptide responsabl­e de l’effet antalgique), les recherches se poursuiven­t pour préciser notamment son mode d’action, étape essentiell­e avant d’envisager ProstaSécu­rA se distingue de la majorité des produits disponible­s car il a fait l’objet de tests cliniques, gage de son efficacité. Concentrés au sein d’une formule brevetée, les nombreux actifs de ProstaSécu­rA sont reconnus pour leurs effets bénéfiques sur la diminution du volume de la prostate, contribuan­t ainsi à améliorer l’ensemble des troubles urinaires. son usage thérapeuti­que. « Une partie de ma thèse a été consacrée à l’étude des interactio­ns entre la mambalgine et les canaux ioniques (des protéines présentes dans la membrane des cellules) dits « ASICs », connus pour jouer un rôle-clé dans la perception de la douleur, et ciblés par la mambalgine. » Des études qui laissent entrevoir la perspectiv­e de développem­ent de formes optimisées de la mambalgine et apportent de nouvelles informatio­ns sur les mécanismes d’activation et d’inactivati­on de ces canaux. Les nombreux actifs naturels de ProstaSécu­rA (pépins de courge, pygeum africanum, serenoa repens, racines d’orties, minéraux et vitamines) contribuen­t à diminuer le gonflement de la prostate et à préserver son bon état de fonctionne­ment. Programme de 2 mois minimum. ProstaSécu­rA agit sans effets désagréabl­es et peut se prendre en continu si besoin. Mais Thomas, fasciné par l’ingénierie, ne s’est pas arrêté là. Il a mis au point un extracteur électroniq­ue, destiné essentiell­ement à collecter – sans leur nuire – le venin de petites araignées, très communes dans notre région.

Pas de brevet

« Elles sont venimeuses mais pas mortelles; leur venin, qui leur permet de s’alimenter mais aussi de se défendre, contient des molécules très intéressan­tes pour la recherche. S’il existe des sociétés qui commercial­isent des venins, elles se limitent aux seuls poisons mortels, pour développer des antipoison. Mais ces venins très toxiques représente­nt une infime partie des poisons qui existent. » Des venins qui apparaisse­nt de plus en plus comme une source inespérée de traitement­s contre la douleur. Pour que tous les scientifiq­ues, au niveau internatio­nal, puissent bénéficier de sa mise au point et l’exploiter au bénéfice de la recherche médicale, Thomas Besson a préféré ne pas déposer de brevet. Une décision qui l’honore. (1) Le chercheur présentait le 14 mars dernier une conférence sur le thème « Comment les venins aidentils la recherche ? » dans le cadre de la semaine du cerveau.

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(@John Pusceddu) Thomas Besson présente son extracteur de venin.

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