Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Mosquée de Fréjus : pas de démolition en appel

La cour d’appel d’Aix-en-Provence a relaxé hier l’associatio­n musulmane “El Fath” et son président du délit d’exécution de travaux sans permis de construire. Sanctions à la baisse

- G. D.

Il n’y a pas lieu de démolir la mosquée de Fréjus. Ainsi en a décidé hier la VIIe chambre de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. À l’audience du 14 février dernier à la cour, le représenta­nt du parquet général n’avait d’ailleurs pas requis cette remise en état des lieux. Mais M. Thierry Villardo avait demandé la confirmati­on des peines infligées par le tribunal correction­nel de Draguignan. À savoir : contre l’ancien maire de Fréjus Élie Brun (dix-huit mois de prison avec sursis, 100 000 € d’amende et cinq ans d’interdicti­on d’exercer toute fonction publique), contre l’associatio­n El Fath (60 000 € d’amende) et contre son président Driss Maaroufi (15 000 € d’amende).

Peines allégées

Vidant son délibéré, la cour a pris le contrepied du tribunal correction­nel de Draguignan, en premier ressort le 26 février 2016, pour relaxer l’associatio­n musulmane et son président du délit d’exécution de travaux sans permis de construire. Les magistrats aixois n’ont pas jugé utile de surseoir à statuer, s’agissant des questions de la caducité du permis et de la prise en compte des risques d’inondation. Ils ont en revanche retenu l’absence de vide sanitaire, pour asseoir une condamnati­on. Les sanctions ont été revues à la baisse. Elie Brun a été condamné à 20 000 € d’amende, ainsi que l’associatio­n El Fath, outre 5 000 € d’amende pour Driss Maaroufi.

Avec un permis mais caduc

Les motivation­s de cet arrêt, qui n’était pas disponible sur le moment, donneront ultérieure­ment un éclairage sur la réflexion menée par les conseiller­s d’Aix-en-Provence, notamment sur la question de l’exécution de travaux sans permis de construire. A priori, la relaxe pour ce motif ne va pas dans le même sens que la décision rendue le 7 mars dernier par le tribunal administra­tif de Toulon. Celui-ci avait considéré comme caduc le permis de construire initial, obtenu en avril 2011, des travaux jugés suffisants n’ayant pas été entrepris dans un délai de deux ans. Ce qui privait également de base légale le permis modificati­f obtenu dans la foulée en août 2013.

 ??  ??
 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Pour les fidèles de la mosquée de Fréjus, la décision rendue hier par la cour d’appel d’Aix-en-Provence a très probableme­nt été ressentie comme un grand soulagemen­t.
(Photo Philippe Arnassan) Pour les fidèles de la mosquée de Fréjus, la décision rendue hier par la cour d’appel d’Aix-en-Provence a très probableme­nt été ressentie comme un grand soulagemen­t.

Newspapers in French

Newspapers from France