Affaire Fillon : la justice enquête sur des soupçons « d’escroquerie et de faux »
L’enquête sur de possibles emplois fictifs qui a conduit à la mise en examen de François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, a été étendue à des soupçons d’« escroquerie aggravée, faux et usage de faux », a indiqué hier une source judiciaire. Comme l’a révélé Le Monde, le parquet national financier (PNF) a délivré aux juges d’instruction le mars un réquisitoire supplétif. D’après le quotidien, la justice se demande si « les époux Fillon ont pu produire des faux pour justifier les salaires » versés à Penelope, l’épouse du candidat. Selon une source proche du dossier, ce réquisitoire fait suite à une perquisition menée courant mars à l’Assemblée nationale, après une première visite intervenue fin janvier, dans le cadre de l’enquête du PNF. Lors de cette seconde perquisition, un certain nombre de documents ont été saisis, a précisé cette source. Selon Le Monde, les enquêteurs ont notamment retrouvé des « feuilles, signées par Penelope Fillon » ,qui « comportaient différents calculs d’heures travaillées ». Les enquêteurs se demandent « si ces calculs ne constituent pas des faux, établis pour justifier a posteriori les salaires versés » à Penelope Fillon et « conforter la réalité de son travail d’assistante parlementaire », l’une des problématiques au coeur des investigations.
Il aurait perçu dollars
« Il n’y a pas le moindre faux dans ce dossier », a contesté auprès de l’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, en dénonçant une violation du secret de l’instruction. « Nous n’allons pas nous expliquer avant que nous allions devant les juges », a-t-il ajouté. Autre révélation embarrassante pour François Fillon que révèle Le Canard enchaîné dans son édition de ce matin : la somme de dollars (soit euros) qu’il aurait perçue pour avoir joué les entremetteurs entre Vladimir Poutine, le p.-d. g. de Total Patrick Pouyanné et un milliardaire libanais, Fouad Makhzoumi.