Port de la Petite Mer : les pontons de l’angoisse
Ce petit port de plaisance aux infrastructures jugées vétustes et dangereuses, est dans le collimateur de l’autorité portuaire qui prévoit de lancer un projet de requalification
Tous les usagers en ont mar re ! », s’exclame Sandrine Nacci, responsable de la communication de Port Toulon Provence Méditerranée : «Ily a tout à refaire ! Les quais, les terre-pleins, tout! ». Des pontons individuels faits de bric et de broc, vétustes et dangereux : c’est en effet cette image dégradée qu’offre aux visiteurs le port du Lazaret. « On ne peut pas organiser de sorties scolaires en mer, car c’est trop risqué», déplore ainsi Alexandre Bauchant, président du club de pêche Pirates 2, qui y a amarré son bateau. Fabriqués par les usagers eux-mêmes avec des techniques parfois folkloriques, les pontons empêchent le port, selon l’autorité portuaire, de tirer profit de son potentiel et entachent son image.
Un problème de sécurité
Mais au-delà, ces quais branlants posent un réel problème de sécurité. « La nuit, des jeunes viennent s’amuser sur les bateaux. Sauf que s’il y en a un qui tombe et qui se fait mal, cela engage notre responsabilité », alerte Jean-Michel Destin, gérant du bureau du port du Lazaret. Cette prise de conscience devrait conduire à une réhabilitation dont l’heure semble enfin sonner. Après plusieurs années de patience, le réaménagement des pontons les plus dangereux va constituer la première étape d’un large projet de requalification. Le port du Lazaret devrait ensuite se doter de magasins d’accastillage, d’un port à sec pour des bateaux sur racks et améliorer « le village des pêcheurs ». Mais ces travaux ont un coût, qui représente un gros investissement pour ce port doté de petits moyens. Pour installer 70 mètres de panne seulement, ce dernier doit débourser 70 000€. Afin d’alléger la facture finale et de conserver le label « Port Propre », les responsables recyclent de vieilles pannes provenant d’autres ports, dans le but de respecter les normes environnementales et de dépollution. Ces travaux devraient permettre un cycle vertueux, en libérant des places pour accueillir de nouveaux bateaux, ce qui augmentera par conséquent les revenus du port.