La Marine nationale héroïne d’un jeu vidéo
Lancé en septembre 2015, le jeu de bataille navale World of Warships s’étoffe encore un peu plus. À partir du 20 avril, les gamers pourront enfin commander des navires de guerre français Stéphane Vallet, directeur de la communication de Wargaming.net
Avant-première mondiale hier à Toulon ! C’est en effet dans l’enceinte du musée de la Marine, à deux pas de l’accès principal au premier port militaire français, que la société biélorusse Wargaming.net a présenté la toute nouvelle évolution de World of Warships, son jeu de bataille navale téléchargeable gratuitement sur Internet. Un choix qui ne doit rien au hasard. Après un an et demi d’existence, World of Warships, qui compte déjà quelque 25 millions de joueurs dans le monde, a décidé d’agrandir encore son offre en y intégrant enfin des navires de guerre français.
Intérêt renouvelé
À partir du 20 avril prochain, les joueurs, passionnés des deux guerres mondiales, pourront donc naviguer sous pavillon tricolore. Si le Dunkerque et ses impressionnantes tourelles de 330 mm sera proposé en «premium » (payant), une dizaine d’autres navires de guerre seront en revanche accessibles gratuitement. Parmi lesquels les croiseurs Algérie, Duguay-Trouin, Émile Bertin ou encore La Galissonnière… Après les États-Unis, l’Allemagne, l’URSS, le Japon et le Royaume-Uni, la France est la 6e nation à rejoindre World of Warships. Pour ce lancement mondial, Wargamin.net, qui emploie environ 4 000 personnes dans le monde, n’a pas fait les choses à moitié. Et la soixantaine de journalistes invités à l’événement toulonnais en a eu pour son argent.
Venir à l’Histoire par le jeu
La démonstration vidéo, avec une scène d’anthologie où un chasseur Zéro passe sur la tranche entre deux navires américains, en a scotché plus d’un sur sa chaise. Mais rien de tel pour évaluer le jeu que de se jeter dans la bataille. Là encore, les journalistes ont été gâtés puisque dix ordinateurs ont été installés pour l’occasion au premier étage du musée de la Marine ! Après avoir essuyé des salves dévastatrices à bord du Dunkerque, Emmanuel Blanchard, journaliste pour le mensuel Micro Simulateur, livre ses impressions à chaud. « C’est un jeu facile d’accès. Dix minutes suffisent pour se familiariser. Sinon, c’est amusant de pouvoir disposer de navires de La Royale. Ça change des bateaux américains ou japonais. Ce sont des navires qu’on n’a pas l’habitude de voir, avec leurs capacités propres qui demandent à ce qu’on joue différemment ». Ronan Boëbion, pour Historiagames qui demande à ce que les joueurs d’une même équipe établissent une stratégie avant de se jeter dans la bataille.
Vos navires de guerre frappent par la finesse des détails.
Chaque navire de notre jeu a nécessité, en fonction de sa taille, entre et mois de conception. Nous avons travaillé à partir des plans historiques fournis par le centre d’archives de l’armement de Châtellerault. En termes de vitesse, de portée de tirs, de blindage… les navires que nous avons recréés pour le jeu sont scrupuleusement et Guerres et Histoire, est conquis. « Des jeux développés par Wargaming.net, World of Warships est celui que je préfère car ce n’est pas juste un shooter game. Il demande aussi de la réflexion ». Seul bémol : « C’est un jeu grand public ». Les purs historiens risquent effectivement de tiquer. Opposant deux équipes de douze joueurs, le jeu peut mélanger dans une même force navale des navires américains, français, mais aussi allemands et japonais, Des alliances pour le moins rebattues. identiques à ceux qui ont existé. Mais la réalité historique s’arrête au design. World of Warships reste avant tout un jeu Pas du tout joueur, l’amiral Tainguy, ancien préfet maritime de la Méditerranée et actuel adjoint à la culture à la mairie de Toulon, « impressionné par la minutie avec laquelle les navires sont modélisés », est persuadé que « par le jeu, les gens peuvent s’intéresser à l’Histoire ». Les marins français, vétérans de la seconde guerre mondiale, eux, pourront toujours se venger de Mers el-Kébir et du sabordage de la flotte, le 27 novembre 1942... où l’on peut mélanger dans une même flotte des croiseurs français avec des cuirassés allemands.