Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Dix héros dans le rétro

Entre 1971 et 1990, le circuit Paul-Ricard a accueilli quatorze éditions du Grand Prix de France et célébré dix vainqueurs. De Stewart à Prost, retour sur une première vie indélébile

- GIL LÉON

Après avoir forgé sa légende à Reims, Rouen, Charade et Le Mans, depuis le virage de la création du championna­t du monde de Formule , en , le Grand Prix de France change d’ère lorsqu’il prend racine en terre varoise. Né à l’aube des années soixante-dix sous l’impulsion de Paul Ricard, qui voulait créer un événement d’ampleur internatio­nale dans la région, le nouveau temple des sports mécaniques portant le nom du géant de l’anisette démarre en trombe. Sa première histoire d’amour avec les gros bras de la discipline reine durera deux décennies, jusqu’à ce départ vers Magny-Cours ressenti comme un déchiremen­t. Le temps d’accueillir quatorze éditions et de célébrer dix héros, dont huit furent sacrés champions du monde. Jacky Stewart avait tracé la voie. Ronnie Peterson, Niki Lauda, James Hunt, Mario Andretti, Alan Jones, René Arnoux, Alain Prost – vainqueur puissance  ! –, Nelson Piquet et Nigel Mansell s’engouffrer­ont dans son sillage. Marche arrière avant d’enclencher à nouveau la première… Impérial d’un bout à l’autre, en , Jacky Stewart impose sa Tyrrell de main de maître.

Le Mentonnais François Mazet, l’un des trois pilotes français ayant franchi la ligne d’arrivée du premier GP de France varois (13e et dernier, au volant d’une March-Ford ralentie par un moteur tournant sur sept cylindres) s’en souvient comme si c’était hier. « Ce jour-là, la F1 est entrée dans un autre monde, parce que le Paul-Ricard était un circuit d’avant-garde. Il avait vingt ans d’avance. Et même des années-lumière par rapport au tracé auvergnat de Charade dépourvu de rails de sécurité qui avait accueilli les deux éditions précédente­s. »

Consultant auprès de Paul Ricard pour le dessin du tracé, comme JeanPierre Beltoise, Henri Pescarolo et Jean-Pierre Jabouille, le lauréat du Volant Shell 1967, couronné ensuite champion de France de F3, a vécu ce jour-là sa seule et unique expérience en F1. Le 4 juillet 1971, c’est un certain Jacky Stewart qui allume le feu vert en bouclant les 55 tours de la course initiale à 179,7 km/h de moyenne. Au faîte de sa gloire, le pilote de chasse écossais de l’équipe Tyrrell, parti de la pole position, règne sans partage. Impérial, il s’attribue le meilleur tour en course et relègue son jeune coéquipier François Cevert à 28 secondes sur la ligne. Si celui-ci s’adjuge encore la pole la fois d’après (en 1973), le Suédois Ronnie Peterson (Lotus) prend ensuite le dessus pour ouvrir son compteur. La première décennie varoise, durant laquelle Le Castellet accueille sa Majesté F1 un an sur deux, en alternance avec Dijon, sourira aussi à Niki Lauda, James Hunt, Mario Andretti et Alan Jones. Que des champions du monde… (Photo doc. N.-M.)

 ?? (Photo Var-matin) ?? Dimanche  juillet  : vingt-trois Formule  s’installent sur la grille de départ du premier Grand Prix de France varois. Aux avant-postes, les Ferrari de Regazzoni et Ickx subiront les affres de l’abandon. Niki Lauda et Ferrari vainqueurs en  :...
(Photo Var-matin) Dimanche  juillet  : vingt-trois Formule  s’installent sur la grille de départ du premier Grand Prix de France varois. Aux avant-postes, les Ferrari de Regazzoni et Ickx subiront les affres de l’abandon. Niki Lauda et Ferrari vainqueurs en  :...
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