Ressources inhumaines
L’histoire
Emilie Tesson-Hansen (Céline Sallette) est une jeune et brillante responsable des ressources humaines. Une « killeuse » embauchée pour faire le ménage dans les effectifs de sa société. Après le suicide d’un cadre dépressif, une enquête est ouverte. Elle se retrouve en première ligne face à une inspectrice du travail pas commode (Violaine Fumeau), mais aussi à son patron (Lambert Wilson), qui menace de la sacrifier sur l’autel de l’entreprise. Emilie est bien décidée à sauver sa peau. Jusqu’où restera-t-elle Corporate ?
Notre avis
Actrice exigeante, souvent castée dans des seconds rôles dramatiques, Céline Sallette est la meilleure raison d’aller voir Corporate, drame social sur le management par la terreur, inspiré d’affaires plus ou moins récentes. Elle y est particulièrement à son avantage, dans un premier rôle évolutif de business woman au coeur sec, soudain déstabilisée par le suicide d’un collaborateur et le lâchage de sa hiérarchie. Jamais sa beauté naturelle n’a été aussi bien mise en valeur. Sur un thème proche de celui de Carole Mathieu, où Isabelle Adjani jouait un médecin du travail confronté aux méthodes managériales inhumaines de son entreprise, Nicolas Silhol, dont c’est le premier long-métrage, se révèle plus convainquant dans le drame psychologique que dans le thriller social. La première partie du film est nettement plus réussie que la seconde, où les ficelles scénaristiques sont beaucoup plus voyantes (et beaucoup moins crédibles). On regrette aussi l’emploi de comédiens trop souvent castés dans les mêmes seconds rôles, comme Lambert Wilson (déjà vu en patron visqueux dans Tout de suite
maintenant) ou Alice de Lencquesaing, qui va finir par s’user prématurément à force de jouer les pleureuses. A contrario, Stéphane de Groodt et Violaine Fumeau sont de nouveaux visages bienvenus et ici fort bien employés.