Tomer Sisley n’y coupe pas
L’histoire
Sud-Ouest de la France, hiver 2015. Un motard blessé quitte les lieux d’un règlement de comptes. Le mystérieux fugitif (Tomer Sisley) trouve refuge chez les Petit, une famille de fermiers qu’il prend en otage. À ses trousses : des barons de la drogue colombiens, le lieutenant-colonel de gendarmerie Massé du Réaux (Pascal Greggory) et un tueur à gages (Terence Yin), bien décidés à le neutraliser, par tous les moyens. La chasse à l’homme va déclencher dans la région une vague de violences dont personne ne sortira indemne.
Notre avis
Sur un scénario de la nouvelle star du polar DOA (qui adapte son propre roman), Eric Valette (La Proie, Une affaire d’état) torche un thriller qui ressemble aux séries télé pour lesquelles il travaille lorsqu’il ne tourne pas pour le cinéma (Braquo et Crossing Lines) : noir, violent, sans le moindre second degré, ni la moindre originalité... L’intrigue et les personnages sont des copiés-collés de films et de séries américaines. Il y a le soldat perdu au grand coeur (Tomer Sisley, plutôt bien), le jeune black méritant victime du racisme ambiant (Cédric Ido), le vieux shérif philosophe (Pascal Greggory, qui n’a pas l’air d’y croire une seconde), le tueur psychopathe (Terence Yin, tiré d’un mauvais Johnny To), les hommes de main d’un cartel colombien (dans le sud ouest !), les rednecks locaux prompts à la détente (ici, une bande de chasseurs racistes sortis d’un sketch des Inconnus)... Contre toute vraissemblance, tout ce beau monde se retrouve dans les vignes d’un bled perdu du sud-ouest pour une vendetta des familles. Devant la caméra des frères Coen, ça aurait été drôle. Ici, c’est juste de la mauvaise série B.