Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le maire et son équipe s’auto-félicitent de leur gestion

Le conseil municipal de s’est réuni jeudi soir pour voter, notamment, le compte administra­tif 2016. L’occasion, surtout, pour Jean-Paul Joseph, de louer son bilan à mi-mandat

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Bandol

Arthur Paecht, maire de Bandol de 1983 et 1995, s’est placé à quelques mètres seulement de Jean-Paul Joseph, très exactement à droite de son directeur de cabinet. Peutêtre était-ce pour ne pas perdre un mot de la parole de l’actuel édile. À moins qu’il ne s’agissait là d’adouber symbolique­ment le bilan à mi-mandat d’un Jean-Paul Joseph qu’il considère depuis longtemps au-dessus de la mêlée, tant en termes «d’honnêteté » que de « compétence ». Car en plus de voter le compte administra­tif 2016, présentant les résultats comptables du budget précédent, le conseil municipal qui s’est réuni jeudi soir a surtout été l’occasion pour l’actuel premier magistrat de défendre son « redresseme­nt des finances de la ville » après trois ans à sa tête. Trois ans particuliè­rement compliqués politiquem­ent, perturbés d’abord par l’implosion de sa majorité, un budget 2015 réglé par le préfet et de nouvelles élections un an et demi après celles de 2014.

Pas de hausse des taxes «d’ici »

De l’histoire ancienne, a donc en quelque sorte tenu à rappeler le maire en abreuvant le public et ses élus de courbes, tableaux, pourcentag­es et montants à cinq ou six zéros démontrant une « gestion budgétaire rigoureuse et transparen­te initiée en 2014. » Et ce, « malgré un contexte défavorabl­e » lié essentiell­ement à la baisse drastique des aides de l’État mais aussi… «à la situation financière dégradée par les dérapages passés. » Quels sont ces chiffres ? Impossible de les citer tous. Nous retiendron­s que JeanPaul Joseph a souhaité mettre ❒ En début de séance, l’élue d’opposition Manuela Goncalvès a souhaité faire part de sa décision de quitter le groupe de Floriane Cercio. Ceci « sans velléité ni polémique » mais en glissant tout de même que « la politique locale n’a rien d’un jeu de communicat­ion ou d’image », mais doit « être basée sur le respect des conviction­s de chacun… »

❒ Le conseil a pris acte du fait que le préfet refuse finalement que soit transférée la gestion de la base nautique municipale, comme demandé en septembre dernier par le conseil municipal aux services de l’État. Exit donc le projet de restaurant au étage du bâtiment.

❒ La mairie a pour projet la réfection des pannes A et B du port de plaisance. Les travaux pourraient débuter l’an prochain.

❒ L’associatio­n « Pointus, Légendes et Traditions » se voit demander le remboursem­ent d’un trop-plein de la subvention accordée en  pour l’organisati­on de la manifestat­ion « Valse des Capians et tricentena­ire de Bandol ». Soit un trop perçu de   euros.

❒ Instaurati­on d’une taxe funéraire de  euros à compter du mai pour toute opération d’inhumation. en avant le désendette­ment de la ville. Par exemple : « Aucun nouvel emprunt depuis 2014 avec une capacité de désendette­ment ramené à 2,5 années en 2016 », tout en «maintenant un bon niveau d’investisse­ment.» (1,3 million d’euros pour les travaux). «Nous redevenons solvables », s’est félicité le maire. Côté charges de personnel, «elles ont augmenté de seulement 1,78 % en 2016 alors que l’objectif affiché était de contenir la hausse à 2 %», mais surtout «elles restent en dessous du niveau de 2014. » Les dépenses de fonctionne­ment ont donc, au total, baissé de 1,84 % par rapport à 2015. Ces bons résultats ont été obtenus « sans recourir au levier fiscal», a largement insisté le maire. L’augmentati­on de 8,3 % décidée par le préfet en 2015 ? Pas de mon fait, a balayé en substance Jean-Paul Joseph. « Contrairem­ent à ce qu’affirme Laetitia Quilici (son ancienne opposante, ndlr), le budget qu’elle a rejeté cette année-là ne prévoyait aucune hausse des taux d’imposition. Le préfet en a décidé autrement pour sauver la saison estivale. »Sur ce sujet, le maire, qui donnait par moments le sentiment de préparer une nouvelle campagne électorale, a d’ailleurs promis qu’il n’y aurait, «sauf catastroph­e», pas de hausse des taux d’ici 2020. Et de rappeler finalement, tout en remerciant «élus et fonctionna­ires » sans qui rien n’aurait été possible, les « trois piliers de sa gestion exemplaire­s » des deniers publics : baisse de la dette, forte diminution des dépenses de fonctionne­ment et non augmentati­on des taux d’impôts communaux. N’en jetez plus ? Si : s’en sont encore suivies plusieurs longues prises de parole des élus de la majorité pour applaudir ces résultats et – chose plus rare –« remercier et féliciter encore le maire ». Le paroxysme étant atteint avec l’interventi­on de Christiane Gaudin: «On est très, très, très fier de faire partie de votre équipe. » Dans ces conditions, difficile pour Floriane Cercio, toujours très appliquée à élever sa voix d’opposante dans la tempête, mais qui devait en plus, cette fois, composer avec la défection d’une colistière dès le début de séance (voir par ailleurs), de semer un peu de trouble au sein d’une assemblée réellement conquise. Quelques piques à base de « propagande savamment orchestrée »,de« remercieme­nts au casino et aux commerçant­s, ceux que vous avez oubliés » ne seront décidément pas parvenus à atténuer le petit sourire de satisfacti­on du maire.

 ?? (Photos doc. D.L. et F.M.) ?? Le maire Jean-Paul Joseph face à Floriane Cercio, sa principale opposante.
(Photos doc. D.L. et F.M.) Le maire Jean-Paul Joseph face à Floriane Cercio, sa principale opposante.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France