Hyères, championne du denier dans le Var !
Installé à Hyères depuis 2006, Yves Georget, retraité de 74 ans, connaît la commune comme le fond de sa poche. Au moins aussi bien que les facteurs locaux. La comparaison n’est pas anodine. Depuis cinq ans en effet, Yves Georget participe en effet à la campagne annuelle du denier de l’Église. L’an dernier, 21 000 plis ont ainsi été glissés dans les boîtes aux lettres des Hyérois ! Assurant trois tournées, Yves en distribue 2 300 à lui seul. « Ça me rappelle ma jeunesse étudiante, quand je faisais facteur pour gagner de l’argent », s’amuse-t-il. En cette fin de mois de mars, direction Les Salins. Les terres les plus reculées de la paroisse. Au programme de la matinée : la distribution de 250 enveloppes. « La teneur de mon sac, glisse l’intéressé. Mais pour certains quartiers, plus densément peuplés, j’ai des réserves dans la voiture. » Si Yves Georget, curieux de nature, ressent « un certain amusement à explorer jusqu’aux plus petites ruelles de la commune », les tournées sont néanmoins minutieusement préparées. « Contrairement aux facteurs, on ne dispose pas de passe pour accéder aux boîtes aux lettres dans les immeubles. En revanche, on peut s’appuyer sur le fichier de nos donateurs pour se faire ouvrir la porte », confie-t-il dans un sourire. Avec l’expérience, Yves Georget sait repérer les boîtes utiles. « J’évite de glisser une enveloppe dans une boîte qui déborde déjà de courrier. Il y a de fortes chances que ce soit celle d’une résidence de vacances ». En revanche, il fait fi des autocollants « Stop Pub » qui fleurissent un peu partout sur les boîtes aux lettres. « Je considère que je ne distribue pas de la publicité. Il y a de l’information. Le bilan chiffré de l’activité de la paroisse par exemple, avec le nombre de mariages,
En voyant le nombre de donateurs progresser, j’ai le sentiment d’être utile ”
de décès… Et puis, certains curés y ajoutent un mot. C’est le cas de celui de la paroisse d’Hyères. » Pour Yves Georget, catholique pratiquant qui souhaitait aider concrètement sa paroisse, mission accomplie. « On voit une nette progression du nombre de donateurs sur Hyères. J’ai vraiment le sentiment d’être utile. » Le père Benoît Moradei ne le contredira pas. « Le denier sur Hyères rapporte plus que ce dont la paroisse a besoin. La générosité des paroissiens me touche. C’est vraiment super qu’Hyères aide ainsi d’autres paroisses », commente le curé de l’église Saint-Louis. Ce dernier va même plus loin en n’hésitant pas à présenter le don au denier comme « un acte missionnaire ». Le message passe plutôt bien puisque, sur les dix dernières années, le nombre de donateurs hyérois a augmenté de 36 % et la somme collectée de 78 % ! Si la paroisse hyéroise joue à fond la carte de la solidarité, les six prêtres et le diacre qui y exercent leur ministère sont les premiers à profiter de la générosité de leurs ouailles. Bien au-delà du seul denier de l’Église d’ailleurs.