Reculade

Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour ratisser les suffrages ! En , Jean-Luc Mélenchon envisageait d’imposer les salaires et les revenus à  %. Sage mesure qui simplifiait le travail des contrôleurs du fisc et supprimait les dépenses inutiles qu’à l’exemple de l’Etat ne cessent d’engager les contribuables. Bien sûr, les « rupins » (tous les citoyens touchant plus de  € par mois) auraient protesté contre une taxation confiscatoire. Mais les smicards se seraient félicités que n’étant pas capable d’éradiquer la pauvreté, la VIe République supprime la richesse. Une moralisation générale de la vie quotidienne s’en serait suivie : effondrement des prix ; fermeture de la Bourse ; transformation des banques en logements sociaux ; disparition du tape-à-l’oeil responsable de tant d’affections oculaires. Ainsi, en moins de deux ans, la presque totalité des Français se serait-elle inscrite aux Restos du coeur. Or, aujourd’hui, en acceptant de laisser dans nos poches  % de ce que nous avons gagné, le vieil insoumis trahit la confiance qu’on lui avait faite puisqu’avec ces  %, le capitalisme trouvera les moyens de survivre jusqu’en . Plus regrettable, cette mansuétude risque de dissuader la classe moyenne de s’expatrier, c’est-àdire de voir enfin un peu plus loin que l’endroit où le hasard l’a fait naître. Alors, cher Jean-Luc, un petit effort. À  %, tous les désespoirs seraient

encore permis...