Fréquentation touristique: joyeuses Pâques!
Les professionnels varois se frottent les mains : ils n’avaient pas vu pareille fréquentation depuis plusieurs années. Et l’arrivée des ponts de mai laisse entrevoir une saison prometteuse
Àmoins d’une semaine du premier tour du scrutin présidentiel, on aurait pu imaginer les professionnels du tourisme varois en quête de promesses électorales. Il n’en est rien. Pas le temps. En ce week-end pascal, le Var, l’un des départements les plus touristiques de France, n’est visiblement pas loin d’afficher complet ! « Ça fait longtemps, peut-être une dizaine d’années, que la météo n’avait pas été aussi clémente pour Pâques. Avec le beau temps, les touristes sont là. On fait clairement face à une grosse activité. Le taux d’occupation avoisine les 90 % », se félicite Jean-Pierre Ghiribelli. Président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Var et de la région Paca (UMIH), ce dernier se montre optimiste bien au-delà de ce week-end. « En général, Pâques est le baromètre de la saison estivale. Jusqu’au 2 mai prochain, le niveau des réservations est déjà très satisfaisant. S’il n’arrive rien de grave, on a toutes les raisons d’être confiants en l’avenir immédiat. »
Certains affichent déjà complets
Jean-Pierre Ghiribelli n’est bien évidemment pas le seul professionnel à afficher un aussi large sourire. Michel Nore, le président du syndicat de l’hôtellerie de plein air, est dans le même état d’esprit. « Sur les quinze premiers jours du mois en cours, mon chiffre d’affaires dépasse déjà celui du mois d’avril 2016 », confie-t-il. Si, sur l’ensemble du Var, le taux de fréquentation est globalement en hausse de 10 à 15 % par rapport à pareille époque l’an dernier, « certains de mes établissements sont complets. Notamment dans le secteur d’Hyères », déclare ce propriétaire de plusieurs campings dans le département. Mais compte tenu des nouvelles pratiques liées à Internet, Michel Nore refuse de se projeter au-delà du mois d’avril, malgré la fréquence des futurs ponts de mai (lire ci-contre). « On n’a pas encore de visibilité pour le mois prochain. C’est trop tôt. On le constate depuis plusieurs années déjà, les clients réservent à la dernière minute. » Plus surprenant, même les plagistes, pourtant très alarmistes sur le décret plages qui menacerait
(1) des centaines d’emplois, se laissent aller à cette « positive attitude ». « Difficile de comparer avec l’an dernier où le week-end pascal tombait au mois de mars, en dehors de toutes vacances scolaires, mais il y a beaucoup de monde sur la presqu’île de Saint-Tropez », affirme Jean-Claude Moreu, le président des exploitants de plages de Ramatuelle.
Les bateliers toulonnais « bricolent »
Finalement, les marins du groupement des bateliers toulonnais font partie des moins enthousiastes. « Ça bricole gentiment, se contente Bruno, à la barre du catamaran jaune qui assure les visites de la rade. Le beau temps et, surtout, le porte-avions Charles-deGaulle – notre fonds de commerce – sont là. C’est bien l’essentiel. » L’autre léger bémol est à mettre au crédit de… Jean-Pierre Ghiribelli. Se faisant quelque peu violence, le patron du syndicat des hôteliers relativise ce début de saison en fanfare. «Il y a du monde certes, mais surtout une clientèle de proximité qui redécouvre sa région. Cette clientèle ne dispose pas de gros budgets, mais il est important de la fidéliser. » 1. Adopté le 26 mai 2006, le décret ramène de 30 à 12 ans la durée des concessions. L’exploitation ne peut excéder 20 % de la surface et du linéaire sur les plages naturelles, contre 30 % auparavant. Sur les plages artificielles, le taux légal passe de 70 % à 50 %. Démolies, les constructions en dur devront laisser place à des structures transportables, démontables et démontées hors saison, six mois par an.