Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Il y a un désir d’alternance très puissant »

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Quel est votre état d’esprit à moins d’une semaine du premier tour ?

Je suis concentré sur mon objectif fondamenta­l : le redresseme­nt de la France. Notre pays est dans une situation très difficile. Nous sommes au bord de la faillite économique et financière, dans un contexte de grande tension sur le plan social et dans une situation internatio­nale très dangereuse. Cette élection doit permettre de répondre à ces menaces et à ces dangers.

Qu’est-ce qui fait que vous êtes si sûr de vous qualifier pour le second tour ?

Cela tient au ressenti que j’ai du terrain mais aussi à ma connaissan­ce de la situation politique de notre pays. Il y a un désir d’alternance très puissant, une base électorale de droite et du centre qui a pu être déstabilis­ée par le climat de ces dernières semaines mais qui a le désir de sortir d’un quinquenna­t désastreux. J’ai aussi la conviction que les Français n’ont pas envie de se lancer dans une aventure extrémiste avec Mélenchon et Mme Le Pen. Cet ensemble d’éléments me fait dire que l’électorat de droite va rentrer dans le lit du fleuve. Nous aurons à la fin une majorité de Français en faveur de l’alternance.

C’est un peu le choix de la raison dans la dernière ligne droite…

Je le pense. Il y a une crise politique majeure dans notre pays. Si je propose un programme radical, c’est parce qu’il faut en finir avec cette manière qu’on a eue de faire de la politique depuis trente ans, qui consiste à essayer de séduire les électeurs plutôt que d’apporter des solutions.

Est-ce que vous sentez une dynamique comparable à celle des derniers jours avant la primaire ?

Je sens un retour de l’électorat de droite sur ses fondamenta­ux. Celui-ci a été troublé après la primaire par une opération de déstabilis­ation organisée par un pouvoir qui ne peut pas se maintenir dans une élection à la loyale. Avec le temps et les excès de ceux qui m’attaquent, l’électorat de droite qui représente  à  % des Français revient sur ses bases. Je vais en récupérer une grande partie et cela va me conduire à être au second tour.

Si vous êtes présent au second tour, vous n’avez aucun doute sur le résultat, quel que soit le candidat ?

Je ne peux pas dire ça. Ce sont les Français qui décident. Je crois qu’ils ont compris que l’extrême droite est une aventure qui ne mène nullepart. Sortir de l’Europe, de l’euro, c’est la plongée vers l’inconnu. Ils ont aussi compris que le retour au marxisme, au communisme, à l’adoration des régimes sudamérica­ins n’était pas une solution.

Comment comptez-vous rassembler entre les deux tours ? Comment réunir votre famille pour vous garantir une majorité confortabl­e ?

Ma famille a été fracturée par les primaires. Elle a été ensuite déstabilis­ée par la violence des attaques. Surtout, ce sont les électeurs qui décident. Journée après journée, meeting après meeting, je vois le rassemblem­ent s’opérer. Si je suis au second tour, tous les responsabl­es de la droite et du centre seront derrière moi et on gagnera les législativ­es.

Lors de votre meeting Porte de Versailles, vous avez dit : « Je ne vous demande pas de m’aimer ». Pourquoi ? Une élection présidenti­elle, c’est un programme. C’est aussi l’adhésion à un homme, à une personnali­té...

Je suis convaincu depuis longtemps qu’on a trop tendance à personnali­ser l’élection présidenti­elle, à en faire une affaire d’émotion au détriment de la mise en oeuvre d’un vrai programme de réforme. Le président de la République est là pour diriger le pays, réformer, prendre des décisions difficiles. On a eu ces dernières années des présidents tellement obsédés par la volonté de se faire aimer et réélire qu’ils en ont oublié l’intérêt général. Le message que j’ai voulu envoyer, c’est que j’étais déterminé à conduire les changement­s. Je ne changerai pas de politique et d’avis au gré des sondages et des commentair­es.

En quoi estimez-vous être le seul candidat susceptibl­e redresser la France ?

Je suis le seul à proposer un programme d’alternance. On a aujourd’hui une majorité de candidats extrémiste­s qui proposent des révolution­s. M. Mélenchon veut nous mettre  milliards de dépenses supplément­aires et changer de constituti­on. On a Mme Le Pen avec un programme pas très différent. Et puis on a Emmanuel Macron qui propose en gros de continuer, avec quelques inflexions, la politique conduite par Hollande. Je suis le seul à proposer une rupture. J’ai dit à Versailles que j’étais animé par un remords : appartenir à une génération qui n’a pas réussi à changer le cours des choses, à réduire le chômage, à rendre son rang à la France. Je veux terminer ma vie politique en ayant corrigé cette erreur.

Serez-vous réellement en capacité de réformer ? La campagne que vous vivez depuis deux mois, les affaires ne vous ont-elles pas fragilisé ?

Je pense que c’est le contraire. Cette campagne, elle m’a durci, elle a démontré ma capacité de résistance. Ceux qui croient que j’ai traversé trois mois aussi personnell­ement difficiles pour me coucher devant la première manifestat­ion venue se trompent. J’ai fait des réformes délicates : France Telecom, l’Ecole, la réforme des retraites en . Je suis toujours allé au bout.

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