Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Mon obsession : éviter la guerre »

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Vous avez assisté samedi soir à une célébratio­n de Pâques dans une église copte et appelé à défendre les chrétiens d’Orient. Comment les aider ? Nous assistons à un massacre permanent des chrétiens d’Orient dont tout le monde se fiche. La communauté internatio­nale est totalement muette et la France n’est pas franchemen­t aux avantposte­s dans ce combat. C’est scandaleux. Les chrétiens d’Orient ne menacent personne. Au motif qu’ils sont chrétiens, de nombreux responsabl­es politiques ont une sorte de complexe à les défendre. Par ailleurs, le jour où les chrétiens auront disparu d’Orient, la diversité aura disparu. Il faut une mobilisati­on internatio­nale, des moyens militaires pour leur permettre de retourner dans leurs pays d’origine. Il faut mettre de l’argent pour les réfugiés et il faut nommer aux Nations Unies une personnali­té en charge spécifique­ment de la question des chrétiens d’Orient. La situation internatio­nale est très tendue. La Corée se dit prête à la guerre, des attaques chimiques ont été perpétrées en Syrie. Quelle doit être la place de la France, comment sa voix doit-elle porter ? La France ne sert à quelque chose que si elle a une voix originale et indépendan­te. Si son rôle se résume à mettre trois bombes là où les Américains en mettent , cela ne sert à rien. C’est malheureus­ement sa politique depuis cinq ans. Mon obsession, c’est d’éviter la guerre et l’affronteme­nt avec les grandes puissances. Nous avons un président américain imprévisib­le, c’est le moins qu’on puisse dire, une Russie qui, à mon sens, a été poussée à la faute, au repli sur soi et au nationalis­me. Elle est aujourd’hui dans cette trajectoir­e, donc elle est dangereuse. Ces deux pays, ce sont les arsenaux nucléaires les plus importants au monde. Le rôle de la France, ce n’est pas de soutenir les États-Unis envers et contre tout contre la Russie, mais au contraire de se mettre au milieu et de déployer tous ses efforts pour essayer de renouer le dialogue et trouver des solutions. La France n’a jamais été aussi forte et aussi entendue que quand Chirac a dit non à la guerre en Irak. Cet enseigneme­nt a été totalement oublié par François Hollande.

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