Référendum en Turquie : Erdogan crie victoire, l’opposition conteste
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proclamé, hier, sa victoire au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs que les résultats provisoires lui accordent de justesse. Cependant, l’opposition a dénoncé des fraudes et annoncé qu’elle contesterait le résultat. Le chef de l’opposition a remis en cause la légitimité du scrutin. Erdogan, 63 ans, recherchait un plébiscite. Toutefois, selon les résultats diffusés par l’agence de presse progouvernementale Anadolu, le « oui » n’a recueilli que 51,35 % des suffrages, hier, après dépouillement des bulletins dans 99 % des urnes.
Des bulletins non officiels ?
Dans un discours télévisé, le chef de l’État a salué une « décision historique » du peuple turc et appelé les pays étrangers à « respecter » le résultat du scrutin. Peu après, il a évoqué la possibilité d’organiser un nouveau référendum, cette fois-ci sur le rétablissement de la peine capitale, une initiative qui sonnerait le glas du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Peu avant l’intervention de Erdogan, le Premier ministre Binali Yildirim avait lui aussi revendiqué la victoire du « oui » dans une allocution au siège du parti islamo-conservateur au pouvoir, l’AKP, à Ankara. Mais les deux principaux partis d’opposition, le CHP et le HDP (prokurde), ont dénoncé des « manipulations » au cours du référendum et annoncé qu’ils feraient appel du résultat. Ils fustigent notamment une mesure annoncée à la dernière minute par le Haut-Conseil électoral turc (YSK) considérant comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote dans lequel ils ont été glissés dans l’urne.