Salariés et nouvelles formations
La formation professionnelle est un levier de compétitivité incontournable pour les entreprises et les employés, dont les forces se voient démultipliées par le digital
Deux ans après l’entrée en vigueur de la réforme professionnelle, dirigeants et salariés s’estiment satisfaits, à plus de 40%, des opportunités offertes par les formations mixtes et 100% digitales.
Évolution des pratiques
Le schéma de formation est confronté aux mutations économiques et technologiques, mutualisant formations présentielles, toujours très plébiscitées (87% des salariés européens, selon le baromètre Cegos), à l’approche mixte. Cette évolution répond aux besoins actuels de nomadisme et d’individualisation de parcours. Les technologies digitales rendent la formation plus accessible et réduisent les clivages géographiques et structurels, tout en minimisant les contraintes afférentes à la disponibilité des salariés (emploi du temps, coût de formation, déplacement). Parmi les plus populaires, on retrouve les MOOC, qui offrent la possibilité de diffuser, à peu de frais, la formation sur plusieurs sites. Plus interactif et personnel : le fast Learning. Généralement déployé sur un support mobile, il donne accès à des contenus courts, ludiques, sous forme de quizz ou vidéos. De nombreuses entreprises travaillent d’ailleurs au développement d’applications personnalisées, destinées à l’évolution de leurs salariés. Une initiative qui se rapproche des micro formations, mises à disposition sur l’intranet (argumentaires courts ou animations). Enfin, toujours plus plébiscités, les « serious games », véritables mises en situation ludiques, de plus en plus utilisées pour les demandeurs d’emploi.
Adapter son approche
Si la formation à distance a aujourd’hui toute sa place dans la formation professionnelle, la pédagogie active n’efface pas pour autant le travail du formateur et l’importance de la contextualisation. « Le présentiel et le distanciel sont aujourd’hui considérés comme des modèles équivalent. Cependant, les comportements évoluent progressivement (encore 80% de présentiel). La démocratisation de ces méthodes se fait à plusieurs niveaux : les coûts de production des outils, aujourd’hui plus simples à développer, l’approche de l’apprenant, qui se sent plus à l’aise avec l’apprentissage dématérialisé et la pluralité des media. Des avantages qui touchent à la fois les entreprises et les salariés. Le résultat de la formation est d’ailleurs très important. Le risque de démotivation face à un cours en e-learning existe encore, ce qui explique en partie la frilosité de certaines entreprises, qui favorisent les modèles mixtes. L’autoformation a de nombreux avantages, mais le formateur doit garder sa place. L’avenir se situe notamment dans la personnalisation, centré sur l’évolution des compétences de l’apprenant, ainsi que le réalité virtuelle, où la mise en application prend tout son sens. Ce sont deux façons de dépasser l’apprentissage présentiel et d’être plus efficace », souligne Léopold Cohen, dirigeant de l’Institut G4 à Marseille et vice-président de la Fédération française de la formation professionnelle Paca Corse.