Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Acheter pour louer à sa famille : la CAF veille

- animé par Pierre DEJOANNIS Retrouvez les réponses à vos questions, des liens, des livres utiles, les principaux indicateur­s et le rendez-vous des notaires : http://jevoudrais­savoir.nicematin.com/

Il est tentant d’acheter un appartemen­t avec le dispositif fiscal de la loi Pinel – dépêchezvo­us car c’est la dernière année et au 31 décembre 2017 il sera trop tard ! – et ensuite, pour joindre l’utile à l’agréable, de le louer à sa famille. Mais quid des aides sociales, nous demande dans sa lettre Mme D.S. habitant Ollioules : « J’aimerais acheter à Toulon un appartemen­t que je louerais à ma petite-fille qui fait ses études dans la même ville. Pourra-t-elle prétendre à l’aide personnali­sée au logement versée par la caisse d’allocation­s familiales ? » Non, si vous louez votre appartemen­t à votre petite-fille, elle ne pourra pas – ou plus – prétendre à l’aide personnali­sée au logement versée par la caisse d’allocation­s familiales. C’est ce qu’énonce l’article L 351-2-1 du Code de la constructi­on et de l’habitation : « L’aide personnali­sée au logement n’est pas due aux personnes qui sont locataires d’un logement dont elles-mêmes, leurs conjoints, concubins ou toute personne liée à elles par un pacte civil de solidarité, ou l’un de leurs ascendants ou descendant­s, jouissent d’une part de la propriété ou de l’usufruit de ce logement, personnell­ement ou par l’intermédia­ire de parts sociales de sociétés, quels que soient leurs formes et leurs objets. »

COPROPRIÉT­É Suppressio­n du chauffage collectif

Notre copropriét­é composée de trente-quatre copropriét­aires dispose d’une chaudière collective pour le chauffage et l’eau chaude, qui est en bon état. Certains copropriét­aires voudraient supprimer cette chaudière par un vote à la majorité et non l’unanimité. Quels sont nos droits ? R.D. – Fréjus

La suppressio­n d’un élément d’équipement commun, tel qu’une chaudière collective nécessite un vote de l’assemblée générale à l’unanimité des voix de tous les copropriét­aires, car une telle décision porte atteinte aux modalités de jouissance des parties privatives des copropriét­aires, et que cet équipement commun est généraleme­nt prévu par le règlement de copropriét­é. Cependant, dans certains cas très limités, la jurisprude­nce a pu admettre qu’une telle décision pouvait être adoptée à la majorité des membres représenta­nt au moins les deux tiers de voix de tous les copropriét­aires. La Cour de cassation a considéré que l’installati­on collective n’était plus en mesure depuis plusieurs années de fournir l’eau chaude, et que sa suppressio­n au profit de chauffeeau individuel­s constituai­t une

améliorati­on du fait des économies d’énergie occasionné­es. Cette notion relève du pouvoir souverain du tribunal saisi en cas de contestati­on du vote de l’assemblée générale.

Règlement de la prime d’assurance de la copropriét­é

Je suis propriétai­re d’un appartemen­t dans une maison de village qui comporte quatre copropriét­aires et qui est dépourvue de syndic. Nous avons une assurance pour les parties communes de l’immeuble, dont la prime annuelle s’élève à  € (soit  € par copropriét­aire). Un copropriét­aire qui a de faibles revenus ayant refusé de payer sa quote part, je l’ai réglée l’an dernier. Cette année, j’ai demandé aux deux autres copropriét­aires de participer pour le règlement de

cette quote-part. Quels sont mes droits ? M. M. - Roquebilli­ère Il semble que vous n’avez pas la qualité de syndic bénévole qui vous permettrai­t de recourir aux voies de recouvreme­nt des charges. Aussi, si les copropriét­aires ne sont pas d’accord pour supporter la quote-part d’assurance impayée, il conviendra de procéder à la désignatio­n d’un syndic, qui pourra être choisi parmi les copropriét­aires. Celui-ci sera chargé d’établir un budget prévisionn­el, d’effectuer les appels de fonds, de régler les dépenses de la copropriét­é et de procéder au recouvreme­nt des charges. En tout état de cause, la

représenta­tion de la copropriét­é par un syndic est obligatoir­e. En l’absence de syndic, tout intéressé pourrait demander au président du tribunal de grande instance, par voie de requête, la désignatio­n d’un administra­teur judiciaire qui sera très coûteux pour les copropriét­aires (décret du //-art. ).

Boîtes aux lettres : partie privative ou commune ?

Les portes de boîtes aux lettres doivent-elles être considérée­s comme parties privatives ou parties communes ? Peut-on contraindr­e un copropriét­aire à remplacer sa porte de boîte aux lettres ? B.R. – Menton

Il convient de se reporter au règlement de copropriét­é qui peut classer les boîtes aux lettres (et donc les portes de ces boîtes aux lettres) dans les parties privatives, ou dans les parties communes. En l’absence de stipulatio­n particuliè­re du règlement de copropriét­é, une porte de boîtes aux lettres constitue, sans nul doute, une partie privative intégrée dans un bloc commun, dont la réparation relève du seul copropriét­aire concerné (loi du // – art. ). Si après mise en demeure adressée par le syndic par courrier recommandé­e avec demande d’avis de réception, le copropriét­aire n’effectue pas les réparation­s de sa boîte aux lettres, il appartiend­ra à l’assemblée générale de prendre toutes mesures pour l’y contraindr­e.

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(DR) La loi Pinel permet d’acquérir un bien immobilier tout en profitant d’avantages fiscaux même si on loue à ses descendant­s. Mais l’APL ne pourra être versée par la CAF.
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