De la tuerie de Nantes

L’énigme est devenue un « marronnier » journalistique, mais aussi littéraire. Après Le Disparu en , place à L’éternité de Xavier Dupont de Ligonnès. Dans ce roman, Samuel Doux exploite savamment les pièces – authentiques – du puzzle, essaimées dans les médias et sur Internet. Y compris par les protagonistes de l’affaire. À partir de cette somme d’informations, l’auteur, également scénariste et réalisateur, a construit un thriller haletant. Ce Da Vinci Code de la tuerie de Nantes ne manque pas d’explorer les aspects ésotériques qui pèsent sur la biographie de Dupont de Ligonnès. En évitant la caricature. Les bonheurs, les rencontres, les rêves, les difficultés financières, les échecs professionnels et « l’autopsie » du couple De Ligonnès participent aussi du portrait qui se dessine au fil des pages. Une fiction troublante de réalisme, un récit glaçant quand le personnage principal finit par prendre possession du narrateur. Les lecteurs trouveront des passages évoquant les séjours de Ligonnès dans le département du Var. Mais le flou domine car ce sont les périodes les moins documentées. Ainsi, l’auteur n’explore pas l’étape seynoise du  avril  (lire cicontre). « C’est là qu’il reviendra encore après la mort de sa famille (...) Je cherche cette raison qui a poussé Xavier à revenir sans cesse sur la Côte d’Azur.» Décidément, le volet varois de l’énigme résiste même à la fiction.

■ L’éternité de Xavier Dupont de Ligonnès, Samuel Doux, Ed. Julliard, 19 €.