« Les sondages courent le risque de devenir le reflet de l’opinion dominante fabriquée par la bulle médiatique : on la suit mais, dans l’isoloir, le réel reprend le dessus. »
tout derniers jours, ils ont enregistré des progrès de François Fillon mais aucun n’a vu venir la déferlante de sa victoire. Chat échaudé craint l’eau froide ! Aussi se couvrent-ils pour éviter les reproches à l’heure des résultats. Sans doute se souviennent-ils également que, la veille du séisme du avril , nul n’avait vu Jean-Marie Le Pen devancer Lionel Jospin pour la deuxième place qualificative. En remontant plus loin, aux législatives de , ne promettaient-ils pas la victoire à la gauche heures avant le scrutin ! Une élection largement remportée par la droite. Preuve que l’électorat peut, depuis fort longtemps, être volatile jusqu’à la dernière minute. Prudence donc. Non sans d’autres bonnes raisons, que le seul désir de devancer les critiques. D’abord, les sondages courent le risque de devenir le reflet de l’opinion dominante fabriquée par la bulle médiatique : on la suit mais, dans l’isoloir, le réel reprend le dessus. Ensuite, et surtout, nul doute que la France politique bouge. Elle est constituée désormais de quatre grands ensembles représentant chacun à peu près % des électeurs mais souffrant tous de points faibles. La gauche est pénalisée par la confrontation HamonMélenchon. L’extrême droite, isolée, peine à élargir son territoire et demeure peu crédible pour la victoire finale. Le centre d’Emmanuel Macron, force montante dynamique, a besoin de solidifier son conglomérat électoral. La droite de Fillon, enfin, est grappillée par DupontAignan et ébranlée par les affaires. Sur le papier l’élection est jouée mais l’électorat plus ou moins gazeux de chaque ensemble éclaire l’incertitude des dernières heures et la possibilité de surprises.