Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pouille parmi les grands

Le Français affronte aujourd’hui Albert Ramos-Vinolas pour une place en finale

- LEANDRA IACONO

La semaine n’avait été jusque-là pas vraiment favorable aux Français. Mais après Gaël Monfils l’an passé, Lucas Pouille s’est lui aussi offert une chance d’atteindre la finale. Ce serait la première en Masters 1000 de sa jeune carrière et la confirmati­on qu’il y a chez ce gamin de 23 ans à la gueule angélique tout le potentiel pour faire partie des grands. Hier contre Pablo Cuevas, tombeur du n°3 mondial Stan Wawrinka au tour précédent, Pouille, malgré un 1er set supersoniq­ue (6-0 en 21 petites minutes), a dû s’employer pour s’offrir une place en demi-finales (6-0, 3-6, 7-5). Il n’est vraiment pas passé loin de perdre le match mais a trouvé les ressources pour renverser la situation alors que son adversaire servait à 5-3 pour le gain de la manche décisive. «A partir des 2e et 3e sets, j’ai été moins bon. Mais je n’ai rien lâché. J’y ai cru même lorsqu’il était à deux points de gagner et c’est ce qui a fait la différence dans les moments chauds » ,aconfié le Nordiste en conférence de presse d’après-match. « Il réussit à gagner des parties qu’il n’aurait sans doute pas gagner avant, s’est satisfait de son côté son entraîneur Emmanuel Planque. Les joueurs pros sont des machines et la moindre défaillanc­e a des conséquenc­es énormes. Lucas arrive de mieux en mieux à ‘‘dealer’’ avec les lacunes du jour, les petits coups de moins bien. C’est très encouragea­nt ». C’est la deuxième fois après Rome l’an passé qu’il atteint ce stade de la compétitio­n. Il avait alors reçu une correction de la part d’Andy Murray (6-2, 6-1).

« Je n’ai aucune idée d’où il s’arrêtera »

Oui mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le numéro 3 français ne s’interdit pas de regarder plus haut. «C’est un contexte totalement différent, je suis un autre joueur. J’ai progressé dans énormément de secteurs. Le tableau est plus ouvert avec les éliminatio­ns de Murray et Wawrinka. Je mentirai si je disais que je ne pense pas à la finale.» Il sera opposé à Albert Ramos-Vinolas, tête de série numéro 15. Un adversaire méconnu mais impression­nant depuis le début du tournoi

monégasque. Emmanuel Planque s’attend à un match très compliqué. « C’est impossible de sous-estimer Ramos. Il vient de sortir Murray et Cilic. C’est un très bon joueur de terre battue qui joue énormément de coups droits croisés pour faire voyager son adversaire. Il faudra que Lucas soit très agressif pour ne pas le laisser manoeuvrer ». Preuve de la progressio­n de son poulain ces dernières années, le 17e joueur mondial rentrera sur le court dans le costume de favori avec l’ambition de poursuivre sa trajectoir­e ascendante, et prendre sans doute un jour la relève de la génération trentenair­e des Tsonga, Monfils, Simon et Gasquet. « Je n’ai aucune idée d’où il s’arrêtera, continue son coach depuis 5 ans.

Mais pourquoi devrait-il s’arrêter? La seule chose qui m’intéresse, c’est le travail au quotidien, tous ces petits détails qui mis bout à bout font de grandes choses. Lucas a une idée claire de ce qu’il veut réaliser. Il fait incontesta­blement le nécessaire et amène tous les gens qui sont autour de lui dans une dynamique très positive. » Alors qu’un seul membre du top 10 s’est qualifié pour les demi-finales, la voie vers le sacre n’a jamais semblé aussi ouverte et indécise. Le tournoi a été émaillé de nombreuses surprises. Et si Lucas Pouille était la dernière et la plus belle d’entre elles? Lui ne cesse de prouver qu’il ne s’interdit pas de rêver. Alors, pourquoi pas nous ?

 ??  ?? Lucas Pouille a atteint les demi-finales à Monte-Carlo pour la première fois de sa carrière.
Lucas Pouille a atteint les demi-finales à Monte-Carlo pour la première fois de sa carrière.

Newspapers in French

Newspapers from France