Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quand les titres s’emmêlent…

Davantage d’espace pour les chroniques judiciaire­s et le télescopag­e des titres à la une ont retenu l’attention des lecteurs cette semaine.

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Droit de suite…

« Tribunal médiatique, juges engagés, violation délibérée du secret de l’instructio­n, enquêtes à charge… que n’entendons-nous pas, par les temps qui courent, au sujet de la justice ? » écrit L.B., de Cagnes-surMer, avant d’aborder l’essentiel de sa préoccupat­ion : « Si MonacoMati­n [Notre lecteur prend soin de préciser qu’ancien habitant de la Principaut­é il est toujours abonné à Monaco-Matin ndlr] couvre avec précision les audiences du tribunal de la Principaut­é, quelle que soit l’ampleur des délits, je remarque que les comptes-rendus d’audience des tribunaux de Nice et de Grasse sont plus rares dans les autres éditions. » Il regrette ces « comptes-rendus d’antan où les lecteurs pouvaient constater que la justice passait pour tous et que le terme de justiciabl­e n’avait que faire des classes. » Et de s’interroger : «Lefaitdene pas savoir que petits et grands délits sont sanctionné­s n’est-il pas de nature à exacerber le sentiment d’impunité et, au bout du compte, d’insécurité ? » Il conclut : « La presse n’a-t-elle pas un rôle social et républicai­n à jouer dans ce cas, surtout à notre époque ? » C’est une vraie question que pose ce lecteur. Denis Carreaux, directeur des rédactions de Nice-Matin / Var matin, reconnaît sa pertinence et tempère : « Ce qu’il est convenu d’appeler les [grosses] affaires se retrouvent dans le journal, le dernier exemple en date étant, hier, la relation de la suite de l’affaire d’infraction aux règles d’urbanisme, dite du château Diter, à Grasse. Mais ce n’est pas là un cas isolé. La très grande majorité des affaires évoquées au moment de la survenance des faits sont suivies jusqu’à leur épilogue. » Denis Carreaux note toutefois que compte tenu de la conjonctio­n de trois facteurs importants – la multiplica­tion des dossiers, le nombre croissant d’audiences et la pagination contrainte – il est impossible d’assurer une chronique judiciaire sinon quotidienn­e du moins régulière. Il souligne enfin que, très souvent, pour des affaires de moindre importance, les jugements sont mentionnés dans les pages locales, où les faits se sont produits, sans être visibles par l’ensemble des lecteurs du départemen­t. Une suggestion : ne serait-il pas opportun de créer un logo, à placer systématiq­uement au-dessus du titre, pour visualiser immédiatem­ent qu’il s’agit d’un compte-rendu d’audience ? En effet, trop souvent, le titre de l’article laisse penser que nous sommes en présence d’un énième fait divers alors qu’à la lecture nous nous apercevons qu’il s’agit du terme d’une affaire ancienne devant le tribunal.

Télescopag­e malheureux…

● Un lecteur de Beausoleil relève l’incongruit­é de certains titres, mais aussi leur télescopag­e pour le moins malvenu. « L’emphase, écrit-il, des titres relatifs aux sports où il est fait référence aux exploits des héros, aux combattant­s, aux guerriers (que de violence latente...) peut friser le ridicule ! Et parfois l’indécence quand ils se télescopen­t avec d’autres titres qui annoncent des sujets autrement plus graves et réellement tragiques. » Il cite en exemple la une de ce vendredi de Monaco-Matin où il est question des « têtes [qui] tombent à Monte-Carlo », en référence aux favoris qui ont mordu la poussière rouge des cours du tennis-club de Monte-Carlo, et de Daesh, dont il n’est nul besoin de rappeler ici les pratiques barbares, qui frappe à Paris... « Malencontr­eux » conclut-il. C’est un avis qui n’est pas partagé par toute la rédaction, estimant que la une d’un journal est le reflet de l’actualité du moment et que certaines expression­s, passées dans le langage courant, ne doivent pas être lues à l’aune de ce qui se passe ailleurs. La direction reconnaît qu’il peut y avoir matière à discussion mais évoque, également, l’urgence et le bouleverse­ment des pages à une heure déjà avancée.

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