Var-Matin (La Seyne / Sanary)

 Varois appelés aux urnes aujourd’hui

« Jour J » pour les onze candidats en lice après une campagne complèteme­nt folle. Il s’agit du premier scrutin, sous la Ve République, se déroulant sous le régime de l’état d’urgence

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Le coup d’envoi du premier tour de la présidenti­elle a été donné, hier à midi, par certains électeurs d’outre-mer, la métropole devant attendre, aujourd’hui, pour départager les onze candidats d’un scrutin placé sous haute sécurité après l’attentat des Champs-Elysées de jeudi. Le scrutin est ouvert depuis 12 h (8 h locales) à Saint-Pierre-et-Miquelon (océan Atlantique Nord). À 13 h a suivi la Guyane, où le mouvement social s’est achevé vendredi soir avec la signature d’un accord [lire ci-dessous]. La participat­ion n’était que d’environ... 2 % deux heures après l’ouverture du scrutin. Les Antilles votent depuis 14 h. La Polynésie française devait commerncer à voter hier à 20 h (heure de Paris), avant la Nouvelle-Calédonie. À La Réunion et à Mayotte, les bureaux de vote ouvrent ce matin. Au Gosier (Guadeloupe), la participat­ion était assez faible dans les premières heures. « J’accomplis un devoir citoyen, mais sans conviction. J’ai voté pour le moins pire. J’étais indécise jusqu’à hier », a commenté Mélissa, 32 ans. Bernard, 62 ans, était plus enthousias­te : « J’avais dit que je ne voterais plus, ça ne m’intéressai­t plus mais, finalement, cette fois-ci, il y a quelqu’un de nouveau avec un programme novateur et je suis revenu voter. »

  bureaux de vote

Aujourd’hui, en métropole, les 66 546 bureaux de vote ouvriront à 8 h et fermeront à 19 h, une heure plus tard que lors des présidenti­elles précédente­s. Ils resteront ouverts jusqu’à 20 h dans certaines grandes villes [lire ci-contre] pour ce scrutin placé sous haute sécurité, encore renforcée après l’attentat qui a coûté la vie à un policier jeudi soir sur les Champs-Elysées. Plus de cinquante mille policiers et gendarmes, appuyés par sept mille militaires de l’opération Sentinelle sont mobilisés. C’est la première fois qu’une présidenti­elle se déroule sous le régime de l’état d’urgence, en vigueur depuis les attentats du 13 novembre 2015.

Une élection sans le président sortant

Cette dixième élection présidenti­elle au suffrage universel de la Ve République présente de multiples caractères inédits, à commencer par l’absence du président sortant François Hollande, une première depuis la mort en fonction de Georges Pompidou en 1974. La loi interdit la publicatio­n de résultats, hormis ceux relatifs à la participat­ion, avant la clôture du vote aujourd’hui à 20 h. La fermeture désormais plus tardive des bureaux de vote complique la tâche des instituts de sondage, qui auront une heure de moins pour préparer leurs estimation­s à partir des dépouillem­ents partiels. Si les scores des candidats en tête sont serrés, l’image très attendue des deux finalistes qualifiés pour le second tour, qui apparaissa­it traditionn­ellement sur les écrans de télévision à 20 h pile, n’est pas garantie. Le second tour opposera le 7 mai les deux candidats arrivés en tête. Aucun candidat n’a été élu au premier tour depuis l’instaurati­on, en 1962, du suffrage universel direct.

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(Photo Philippe Arnassan) L’indécision reste de mise chez un tiers des électeurs, détenant ainsi les clés du scrutin.

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