Pas le temps de souffler
En gagnant hier, le PSG a pris trois points d’avance et la tête de la L1. Opposés à Lyon, les Monégasques ont l’occasion de reprendre leur bien... et laver l’affront du match aller
C’est un peu notre bête noire. On a du mal à les battre ces dernières années ». Tiemoué Bakayoko n’a donc rien oublié de ce qu’il s’était passé au match aller. Dans une rencontre électrique, Lyon était venu s’imposer 3-1 au Louis-II mi-décembre. Benjamin Mendy avait été expulsé pour un mauvais geste sur Tolisso. A l’époque, on se demandait si cette défaite était un accident, ou si elle couvait un mal-être un peu plus profond. Quatre mois plus tard, plus de doute ! L’OL demeure la seule équipe à avoir fait tomber Monaco dans son antre cette saison, et l’ASM est leader de la L1. Depuis, les trajectoires des deux clubs se sont franchement éloignées. Lyon, qui était un prétendant en 2016, ne l’est plus du tout en 2017. Monaco, lui, enchaîne les victoires (12 victoires et 2 nuls sur les 14 dernières journées !). Pour sourire un peu, les supporters lyonnais doivent se contenter de la prestation de leur équipe en Ligue Europa. Les Gones se sont qualifiés pour les demifinales de la “petite coupe d’Europe” après une prolongation et une séance de tirs au but étouffante à Istanbul face au Besiktas. Ils ne sont rentrés qu’au petit matin vendredi et y ont laissé des plumes. A commencer par Lacazette, blessé aux ischiojambiers et forfait ce soir. Privé de sa meilleure arme offensive (24 buts en L1), mais aussi de Fékir (cheville), forfait de dernière minute, l’OL semble mal embarqué. Oui mais voilà, Monaco a les jambes de plus en plus lourdes. Normal, après avoir enquillé 54 matches depuis le début de saison. « Ok, Lyon a joué jeudi. Mais quand on évoque la fatigue, il ne s’agit pas juste de regarder les deux ou trois matches joués en une semaine. Il
faut voir ça sur la longueur d’une saison... et nous sommes l’équipe qui a le plus
joué en Europe », rappelait Jardim. Flamboyant en Ligue des champions, après avoir passé six buts à City et six de plus contre Dortmund, Monaco peine un peu plus en championnat.
« Il nous faut cinq victoires »
« Je ne sais pas comment l’expliquer, lâchait Bakayoko. Disons qu’il y a aussi beaucoup de turnover avec notre calendrier chargé donc, forcément, il y a des matches où on pioche un peu. La fatigue est là, provoquée par l’enchaînement des rencontres. » Sur les deux dernières journées, un homme en particulier a porté l’équipe à bout de bras : Falcao. Buteur à Angers pour une victoire 1-0, il a remis le couvert contre Dijon en envoyant un splendide coup franc dans la lucarne (2-1). Dans le money-time, les moments de vérité, les grands joueurs sont toujours là. L’ASM a de la chance : après quasi un mois d’absence pour blessure entre le 11 mars et le 4 avril, Falcao est revenu en pleine forme. En l’emportant à Metz (3-2) mardi grâce à un but de Matuidi à la 93e minute, et contre Montpellier (2-0) hier, le PSG a pris provisoirement la tête de la L1 avec 3 points d’avance sur Monaco. Pression ? « Non, on ne se focalise pas sur eux, assurait Bakayoko. On sait qu’ils vont gagner plus ou moins tous leurs matches ».
Les Monégasques ont un match en retard à disputer contre Saint-Etienne, et leur goal-average très favorable leur autorise un joker. « Il nous faut 5 victoires sur les 6 derniers matches », calculait Jardim. « Un mauvais résultat face à Lyon ne nous empêchera pas forcément d’être champion à la fin », insistait Bakayoko.