Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Dix, ça vous dit ?

Face à Albert Ramos-Vinolas, Rafael Nadal va tenter d’accrocher son dixième sacre à Monte-Carlo. Son triomphe sonne comme une évidence...

- FRANÇOIS PATURLE

Rafael Nadal a eu beau décrire Albert Ramos « dans la meilleure forme de sa vie », personne ne l’a vraiment écouté. Comme si le résultat de cette finale 100 % espagnole ne faisait pas l’ombre d’un doute… Ce n’est pas faire injure à Albert Ramos-Vinolas, natif de Barcelone, que de ne pas miser une pièce en sa faveur aujourd’hui. A 29 ans, Ramos va disputer sa première finale d’un Masters 1000 et se rapprocher du top 20 mondial. Il n’oublie donc jamais sa semaine monégasque. «C’est un rêve, si on m’avait prédit un tel résultat, j’aurais vraiment eu du mal à le croire », a-t-il noté. Le Catalan possède toute la panoplie du tennis sur terre, mais, en apparence, il n’a pas en magasin le genre de coup fatal susceptibl­e de pousser Nadal dans les cordes. Voire de le pousser à terre. Tout semble l’indiquer : le Majorquin est sur le point de gravir la 10e marche à Monaco. A Roland-Garros, dans un mois, il visera aussi un 10e titre, loin devant Björn Borg et très haut dans la légende.

Goffin, cassé par l’arbitrage

Hier, Nadal a pourtant été mené 4-2 par David Goffin dans la première manche et le Central a commencé à vibrer sérieuseme­nt. Enfin, 4-2, c’est ce que l’on croyait. Bizarremen­t (alors que personne n’avait contesté), l’arbitre de chaise (français), M. Cédric Mourier, est alors descendu de sa chaise pour aller vérifier la dernière balle faute de Nadal. Et pour une raison encore plus étrange, il a trouvé l’occasion de la juger bonne et de donner le point à rejouer. Goffin a protesté, levé les bras au ciel, de stupéfacti­on… Il aurait pu en faire plus, mais le garçon est du genre mesuré, bien élevé. Le Central, lui, a manifesté sa colère. Bruyamment. Le public avait compris, tout le monde l’avait compris : si Goffin, avec balle à rejouer, perdait ce jeu et son break d’avance, ç’en était fini de la belle dynamique du Belge. De fait, Goffin a perdu ce jeu. Et de match, il n’y eut plus. «J’étais déjà à 110 % pour tenter de répondre à Nadal. Après cette erreur d’arbitrage, il aurait fallu trouver encore plus d’énergie pour surmonter l’incident. Je n’ai pas pu », a expliqué Goffin. « Il est bien possible que ma balle ait été faute », a admis Nadal. « Mais j’étais à 20m de la ligne, je ne pouvais rien faire. Je n’ai rien fait de mal ». Le Majorquin n’a pas eu l’habitude d’essuyer des sifflets à Monaco. C’est pourtant ce qui est arrivé hier, quand il est revenu à 3-3. «Les gens n’ont peut-être pas tout bien compris. Mais à la fin, personne ne m’a sifflé ». Si la decima devient réalité, cet après-midi, c’est plutôt une superbe ovation à laquelle Nadal aura droit. En toute légitimité.

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