Toulon : la base se modernise pour les frégates multimissions
Deux appontements de dernière génération, longs de 140 mètres, sont en construction dans la base toulonnaise de la Marine. L’objectif: accueillir les toutes nouvelles frégates multimissions
Si vous entendez comme des coups de marteau géant alors que vous émergez doucement de votre sommeil, c’est tout à fait normal. Car c’est exactement ce dont il s’agit. Et plus précisément des coups d’un marteau embarqué à bord d’un navire, frappant de tout son soûl sur des pieux en acier de 42 mètres de long, s’enfonçant jusqu’à 25 mètres dans le fond marin. Car, dans la base navale de la Royale, on s’active. Sur l’îlot Castigneau, le quai Noël n’accueillait que de modestes remorqueurs. Mais à l’heure actuelle, deux appontements de 140 mètres de long pour 17 mètres de large sont en construction. La Marine a investi dans le chantier 34,6 millions d’euros, mené par la société SPIE Batignolles.
Des quais pour ans au moins
La raison de cette débauche de moyens ? Avoir des quais d’une durée de vie minimum de 50 ans,
capables d’accueillir de façon durable les toutes nouvelles frégates multimissions (Fremm) devant équiper la Marine française. « Les appontements seront reliés à une multitude de réseaux : le carburant, les eaux usées, et surtout le courant à haute tension», explique le commandant Boutefoy, chef du bureau des ouvrages maritimes de la base de Toulon. Et si le courant à haute tension est si important, c’est qu’il est indispensable à la propulsion électrique de ces fameuses Fremm. 19 millions d’euros ont d’ailleurs été injectés pour la construction d’une nouvelle centrale de conversion du courant (de la basse à la haute tension) à côté des nouveaux appontements. Construction terminée à l’été 2016.
Des frégates .
Certes, le Languedoc et l’Auvergne, deux Fremm, sont déjà dans la rade (la première depuis l’an dernier, la seconde depuis mars). Quelques quais équipés de la haute tension existent dans la base. Mais l’objectif de la Royale est d’en accueillir quatre. Le Provence doit s’ajouter en juillet 2018 et l’Alsace en 2020. Quatre autres seront à Brest. « C’est la frégate du XXIe siècle, c’est démoniaque ! s’enthousiasme le capitaine de corvette David Bordes. Elle est capable d’embarquer des missiles de croisière, est largement automatisée… C’est la frégate 2.0 !