Distribuer du bonheur
« Nous, le bonheur, on le
distribue », clament joyeusement en coeur Rosa, Claire et Sophie aux doigts de fée. AJ - jours de la fête de la petite clochette, les petites mains de L’Art Floral, situé boulevard Enseigne de Vaisseau Guès, à Toulon, s’activent depuis une semaine. Telle une petite ruche, il leur faut être créatif avec les brins de muguet, fraîchement coupés dans les terres nantaises. Avec l’aide de leur responsable Michael Gagnol, elles composent aussi avec les plantes cultivées à La Crau, pour réaliser des “jardins floraux”. Une cadence soutenue prévaut dans l’atelier depuis quinze jours, tout en veillant à cet or blanc si éphémère. C’est ce qui fait à la fois son charme et sa fragilité.
« Le muguet, c’est une bête à
chagrin, lâche Michael Gagnol, responsable depuis sept ans de la boutique, propriété de Patrick
Carrasco. Tous les ans, c’est le même cinéma, il est trop tôt, il est trop tard. C’est le mythe du muguet, Pour que la saison tombe pile-poil à la récolte de cette plante éphémère, c’est hypercompliqué. » Raison pour laquelle le muguet peut, parfois, donner des sueurs froides aux fleuristes. Pas trop de luminosité, pas trop de chaleur... Dans l’absolu, un muguet en fleurs coupées trop fleuri est mieux. Comme ses confrères fleuristes, l’équipe de L’Art Floral s’attend dès aujourd’hui à vendre les premières compositions comprises dans une fourchette de prix allant de , à €. « Dans le Sud, où l’on est plus superstitieux, la vente du muguet est plus marquée que dans ma région du Jura, par exemple », commente Michaël Gagnol. La tendance qui plaît ? « Le style campagne un peu chic et des compositions un peu plus contemporaines avec des arômes beaucoup dans les blancs, et mélangés avec la fleur actuelle du Var, la pivoine, l’oeillet de poète, les boules de neige, les roses, les Germini. »