« Je pensais trouver un message laissé par les maçons »
Fabien Cuirano, 36 ans, est le chef du chantier de la cave coopérative. Il travaille pour la société Trancept Auteuil Insertion, basée à Brignoles. Il raconte sa découverte le 28 février dernier : « J’ai pensé qu’il s’agissait d’une vieille boîte à tabac. À midi lorsqu’on l’a ouverte avec Mohamed Amzaz qui travaille aussi sur le chantier, je croyais trouver les noms des maçons qui ont bâti la cave. Ils cachent souvent des témoignages dans les murs, en général leurs noms. Je le fais parfois. La lettre était difficile à déchiffrer. On l’a remise au maire. On a vécu une jolie petite aventure. C’est touchant d’avoir trouvé ce message. Le gars n’est plus là mais il a laissé ce témoignage. La société n’a pas changé. Avec les gars on en a parlé plusieurs jours. » Claude Arnaud, président de l’association d’Histoire Populaire Tourvaine, compte parmi les auteurs du livre Les coopératives vinicoles varoises. Un siècle d’histoire.
Montée du Var Rouge
Le rôle pionnier de Camps-laSource et de son maire Marcellin Marin y est largement évoqué. « Après le coup d’état de 1851, les ferments sont là, explique-t-il. C’est la montée du Var Rouge, plus rouge que dans les autres départements et le mouvement coopératif va se construire, porté par plusieurs idéaux politiques dont ceux des socialistes et des radicaux. Au début du XXe siècle les viticulteurs n’arrivent plus à vendre leur vin. La crise du phylloxéra a d’abord détruit le vignoble, entraînant des importations. Puis le vignoble a été reconstitué grâce aux cépages américains. De la pénurie, on est entré alors dans une phase de surproduction où les petits viticulteurs étaient à la merci des négociants. La création de cette coopérative leur a permis de ne pas disparaître. Mélanger ses raisins avec ceux des autres, faire cuve commune, investir son argent dans le capital social et aller au-delà des individualismes très forts, une vraie révolution des mentalités ! Le maire a dû faire de gros efforts de persuasion. » Un maire qui a voulu défendre l’Union et Solidarité, deux mots toujours affichés sur le fronton du bâtiment, suivis de cette phrase sous le cadran solaire : « Passant ce cadran marque l’aube nouvelle. Réveille-toi paysan. Et ouvre les yeux. »
Pour en savoir plus : http ://histoirepopulairetourvaine.comf