Le bon équilibre selon Belleau
Le jeune demi d’ouverture - qui sera prêté la saison prochaine à Agen - a saisi la balle au bond après la blessure de Trinh-Duc. Une opportunité fabuleuse pour ce gros bosseur
Le jeune demi d’ouverture gagne du temps de jeu en cette fin de championnat. Prêté à Agen la saison prochaine, il espère finir en beauté la saison, tout vêtu de rouge et de noir. « Nos deux victoires à la maison (Toulouse et Castres) nous ont vraiment fait du bien » avance en guise d’explication Anthony Belleau qui a remplacé avec bonheur François Trinh-Duc, touché à la cuisse contre Bordeaux-Bègles, juste avant la mi-temps. A 21 ans, ce natif du sud-ouest a retrouvé comme tout le groupe toulonnais un moral de vainqueur. Cela tombe bien à l’heure où désormais toute défaite est interdite. Au retour de Gironde, ce garçon, toulonnais depuis trois ans, semble regonflé. « On n’a pas produit un rugby fantastique mais on a bien fait les choses simples. »
La positive attitude
La page Mike Ford est définitivement tournée. Lui et ses partenaires, après bien des difficultés vécues tout au long de la saison, se projettent désormais sur les phases finales. « D’un côté, Castres nous talonne et nous met la pression; d’un autre, les Palois viendront chercher une place qualificative, samedi. Pau est une équipe ambitieuse qui a souvent gagné à l’extérieur et sait faire de gros matches. Mais pour nous, la situation est simple, nette, claire. Il faut gagner pour s’offrir un quart à domicile. Un point, c’est tout. » Fort de ses douze feuilles de match (il les compte encore avec ses 176 minutes de jeu à ce jour), Belleau sait que son équipe revient de loin. Mais il est persuadé qu’elle a retrouvé de la confiance au bon moment. Question confiance, le remplaçant de Trinh-Duc a été vu ces derniers temps à son avantage. C’est bon pour le moral de ce joueur qui, titularisé contre La Rochelle en début de saison, n’avait pas accompli une grande performance. Pour autant, il ne se laisse pas bercer par les éventuels compliments. « Ma place, j’essaie de la gagner à l’entraînement. Je travaille toute la semaine pour être dans le groupe. Et si je n’y suis pas, malgré la déception, je me remets à bosser. Je suis ambitieux sans être impatient. Je n’entends pas brûler les étapes. J’ai faim mais je sais qu’il faut savoir prendre le temps. » Ce jeune joueur, qui bénéficiera vraisemblablement de l’absence de son aîné international, se sait privilégié en fréquentant au quotidien un joueur entraîneur comme Matt Giteau.
D’abord le quart au stade Mayol
Natif d’Agen, Anthony ne veut pas s’enflammer. Il garde la tête froide bien posée sur ses larges épaules. « Il ne faut surtout pas tomber dans l’euphorie. Tous les joueurs expérimentés autour de moi sont avertis de ces choses-là. On s’est déjà qualifié pour les barrages à Bordeaux. Maintenant, on veut clairement disputer ce barrage au stade Mayol.» S’il était appelé comme on peut le prévoir, il répondrait présent. «Je ferai ce qu’on me demande sans me mettre de pression particulière. Je travaille d’ailleurs en ce sens pour gérer au mieux le stress. J’essaie de ne pas trop gamberger en me répétant : ‘ce n’est que du rugby’, sans jamais oublier la notion de plaisir. » Dans sa recherche d’un « équilibre global », Anthony Belleau veut surtout faire les bons choix aux bons moments. Pour son intérêt comme pour celui de Toulon, jouer juste est son objectif. Si avec ses partenaires, il atteignait ce but, une bonne surprise serait alors en vue.