Selon le suspect, un tir accidentel
Trois jours après la découverte du corps d’un jeune homme de 28 ans, atteint d’une balle en pleine tête à La Seyne, un homme a été déféré, hier, auprès du parquet de Toulon. Lundi soir, une vaste opération de police était déclenchée dans la résidence Saint-Jean, pour tenter d’en retrouver le responsable. En vain. Le corps était découvert, mais pas le tireur, enfui (lire nos éditions de mercredi 3 mai). Le principal suspect était réapparu mardi après-midi, à plus de 500 km de La Seyne, en Haute-Savoie, en compagnie de son amie. Celui-ci avait finalement accepté de se rendre – auprès des gendarmes de Salanche. Cet homme est du même âge que la victime. Il se présente même comme son ami d’enfance.
Soirée alcoolisée
Les deux copains auraient passé une soirée alcoolisée ensemble, qui aurait mal fini. Ils auraient joué avec un fusil, tiré contre un mur. En atteste, un impact à l’intérieur de l’appartement. Voilà la version des faits selon le tireur présumé. Le coup de feu est parti oui, mais « de façon accidentelle ». Et ce fut un tir mortel dans la tête, qui ne laissa aucune chance à sa victime. L’arme, un fusil 22 long rifle, a été retrouvé dans l’appartement, près du corps. Le logement seynois où le drame s’est noué est le domicile du tireur présumé – qui vit chez son frère. Ce dernier était absent pour quelques jours. Les policiers ont désormais une indication plus précise sur la date du décès. Celui-ci remonterait à la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 avril. Les voisins s’étonnaient de ne rien avoir entendu, aucun coup de feu. Le corps a été découvert quatre jours plus tard.
Départ le lendemain du meurtre
Si le tireur présumé « est parti en Haute-Savoie, le samedi, au lendemain du meurtre», selon une source proche de l’enquête, ce n’était pas un départ précipité. Ce séjour de vacances était prévu. L’amie du tireur présumé a d’abord été placée en garde à vue, avant d’être remise en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Au contraire, elle aurait participé à le convaincre de se rendre. Désormais, les policiers de la Sûreté départementale du Var en charge de l’enquête doivent passer au peigne fin les déclarations du tireur. Et les confronter à toutes les constatations techniques, scientifiques et balistiques. Ce Roumain de 28 ans est charpentier métallique. Socialement intégré, sans aucun antécédent judiciaire. Quant à la malheureuse victime, c’est un Seynois qui commençait sa vie. Il avait trouvé sa voie et allait « s’engager dans l’armée ».