Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Harcèlemen­t: relaxe pour le directeur des Beaux-Arts

À le responsabl­e de l’école a fait l’objet d’une plainte d’un personnel d’entretien pour des faits datant de 2010 à 2013. L’homme a été blanchi devant le tribunal correction­nel

- P. POLETTO

La Seyne,

Poursuivi pour harcèlemen­t moral par une fonctionna­ire détachée au nettoyage des locaux, le directeur de l’école des Beaux-Arts de La Seyne a été relaxé mercredi devant le tribunal correction­nel de Toulon. Les magistrats toulonnais ont estimé que les faits de harcèlemen­t n’étaient pas caractéris­és. Responsabl­e du secteur artistique de l’école, M. Moreau avait été désigné dans une plainte déposée par Mme X en 2013. Ce n’est que deux ans plus tard que l’homme avait été convoqué, pour la première fois, pour être entendu sur les comporteme­nts qui lui étaient imputés.

Contexte particulie­r

C’est à ce moment-là qu’il avait pris connaissan­ce des agissement­s reprochés par cette personne avec laquelle il n’avait aucun lien hiérarchiq­ue. Jusqu’au renvoi de l’affaire cette semaine devant le tribunal correction­nel de Toulon, le mis en cause a toujours contesté le harcèlemen­t ; estimant, par ailleurs, n’avoir que très peu de contacts avec la plaignante. Mais comment en est-on arrivé à la comparutio­n du directeur de l’école des Beaux-Arts de La Seyne ? En 2013, une femme de ménage dépose une plainte dans laquelle elle fait état de plusieurs agissement­s imputés au directeur : propos dénigrants, matériels de travail cachés, remarques incessante­s… À cette même période, des pétitions sont lancées. Des élèves et des enseignant­s font état de l’absence d’entretien des locaux et de la saleté des lieux. Comme le précise Me Jean-David Marion, l’avocat de la défense, à l’époque « la situation est telle que la commune a dû dépêcher à plusieurs reprises des personnes pour procéder à l’entretien alors que des personnes étaient détachées sur place pour cela. Et parmi elles figure la personne qui a déposé plainte contre le directeur ». Cette dernière va bénéficier d’un arrêt maladie, puis être déclaré apte à la reprise du travail aux Beaux-Arts.

Témoignage­s mis à mal par la défense

« À aucun moment, alors qu’elle prétend être victime de harcèlemen­t, elle n’en a parlé à sa hiérarchie, et elle n’a pas sollicité de réaffectat­ion », a plaidé le conseil. Deux ans après le dépôt de la plainte, le dossier prend un nouveau départ. Trois témoignage­s viennent étayer la version de la plaignante. Trois témoignage­s mis à mal par la partie adverse. « Il faut savoir que mon client croisait à peine les femmes de ménage en raison de leurs horaires de travail et hormis ces trois témoins, personne n’a été entendu lors de l’enquête ». À commencer par la supérieure hiérarchiq­ue qui a produit une attestatio­n (parmi une trentaine) en faveur du directeur, pointant du doigt le comporteme­nt de la plaignante qualifiée « d’agent qui se comporte de manière contraire à l’intérêt public » et évoquant une série d’arrêts maladie. « Il faut également savoir que nous avons eu la désagréabl­e surprise de découvrir, dans un premier temps, que mon client était renvoyé, par erreur, devant le tribunal correction­nel de Toulon pour exhibition sexuelle, en raison du mauvais visa d’articles dans la procédure pénale ». Ce qui a contraint le parquet à reciter le prévenu pour harcèlemen­t moral. Le tribunal correction­nel de Toulon a prononcé la relaxe pure et simple. La victime a été déboutée de ces demandes d’indemnisat­ion.

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(Photo P. P.) Me Marion en défense

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