Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Faut transforme­r le pays »

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voter Chirac en . Mais lui a gouverné alors sur un périmètre très classique de droite et du centre droite. Si je suis élu, ce sera sans front républicai­n, mais j’engloberai cette recomposit­ion qui va de la social-démocratie au gaullisme. C’est cela mon défi, c’est d’être capable de rassembler largement.

Il y aura des ministres ayant déjà exercé ?

Ces temps de recomposit­ion nécessiten­t des alliages. On les a vécus au moment de la Révolution française, de la période napoléonie­nne, de la période gaulliste. Alliages de gens nouveaux et d’expérience, de la société civile et de la société politique, de gens de gauche et de droite.

Pensez-vous avoir une majorité ?

Je le pense, parce que les Français ne se déjugent pas s’ils élisent quelqu’un, a fortiori sans front républicai­n. Si j’ai des candidats et un gouverneme­nt qui tiennent la promesse du renouvelle­ment et du rassemblem­ent, les Français ne se sentiront pas trahis. Je ne ferai pas l’erreur de nommer un gouverneme­nt qui ne correspond pas à cette promesse.

Prendrez-vous des députés sortants d’autres partis ?

Oui à condition qu’ils s’inscrivent clairement dans la majorité présidenti­elle, qu’ils soient investis par notre commission et qu’ils rendent la carte de leur parti. Il faut qu’ils s’inscrivent à la préfecture avec l’étiquette majorité présidenti­elle. S’ils s’inscrivent avec une autre étiquette, ils auront en face d’eux un candidat de la majorité présidenti­elle.

Christian Estrosi a appelé à voter pour vous. Pourriez-vous travailler avec lui demain ?

Je ne l’exclus absolument pas. Je l’ai soutenu quand j’étais ministre dans le cadre du front républicai­n lors des régionales en Paca. Christophe Castaner, qui fait partie de mes soutiens depuis les premiers jours, a eu l’esprit de responsabi­lité de se désister lors de cette élection pour aider Christian Estrosi à gagner face au Front national. Je suis allé voir Christian Estrosi à Marseille de manière républicai­ne. Il ne sera pas candidat aux législativ­es, mais il fait partie des décideurs qui ont toujours pris leurs responsabi­lités. A l’endroit où il est aujourd’hui, nous ferons tout pour travailler de manière efficace. Le but est qu’il ait des résultats pour la Région et que j’en ai pour le pays.

Vous avez, dans cet entre-deux tours, multiplié les déplacemen­ts symbolique­s sur le champ de la mémoire, de l’Histoire et des valeurs de la République. Selon vous, le Front national les menace ?

Je n’ai jamais fait la morale aux électeurs de Mme Le Pen. En revanche, il faut démontrer point par point qu’elle n’est pas dans le champ républicai­n. Certes, elle participe aux élections, mais si jamais on va au bout des valeurs qu’elle porte, elle nous en fait sortir. C’est la seule candidate qui assume d’entendre des cadres de son parti vouloir mettre en place un ordre des journalist­es, dont le seul responsabi­lités locales ont lutté contre le Planning familial. Des cadres de son parti continuent de tenir des propos xénophobes. Elle a, elle même, tenu des propos inacceptab­les à l’égard des juifs, des protestant­s, des musulmans.

Vous avez expliquez que vous souhaitiez protéger la famille, ses avantages et droits. Comment ?

Il n’y aura pas d’économies faites sur le dos des familles pendant le quinquenna­t. Ni baisse des allocation­s familiales ni baisse du quotient familial. A l’inverse, si nous disposons de capacités budgétaire­s, je favorisera­i des mesures en faveur des familles pour rétablir le déséquilib­re créé depuis . Ensuite, j’appuierai le travail des associatio­ns familiales. Enfin, je ferai une pause sur les sujets sociétaux. Il n’y aura pas, avec moi, de nouvelles modificati­ons du droit pour les familles et il n’y aura pas de GPA en France. Il faut réconcilie­r le pays sur ces sujets, défendre toutes les familles. Et c’est là mon désaccord avec le FN qui ne pense, lui, qu’à un seul modèle familial.

Vous avez  ans, est-ce que lorsque vous êtes seul face à vous-même, vous ne vous dites pas : « C’est trop tôt, est-ce que j’aurais les épaules » ?

Cette question, je me la suis posée avant... Mais quand la force de vos conviction­s, de vos indignatio­ns et votre déterminat­ion sont plus fortes que les doutes, légitimes et qu’il faut toujours garder, vous devez y aller. J’ai une expérience de la fonction publique, du secteur privé, du gouverneme­nt. Ensuite, j’ai l’âge que j’ai... Je suis assez stoïcien en la matière.

Vous êtes persuadé d’avoir un destin ?

Seuls les Français le savent. Il y a des choses dont on est porteur et qui vous dépassent. Mais je pense qu’à chaque moment il faut être à la hauteur de ce qui est en vous. Ce qui m’a énormément changé dans cette campagne, c’est l’ampleur des attentes des gens. Immenses ! Je suis conscient des attentes que je porte. Je suis porteur aussi des colères que j’ai vues et entendues.

Si je suis élu, je me rendrai à Nice le  juillet ”

Quelle France souhaitez-vous dans cinq ans ?

Une France qui aura retrouvé une confiance et un sens du commun, qui ne se sera pas perdue dans ses fractures, dans ses peurs, ses clivages idéologiqu­es. Une France rassurée et réconcilié­e. La condition pour cela c’est d’avoir plus de force économique, donc d’avoir su conduire les réformes qui auront fait baisser le chômage. Une France qui garantisse plus de mobilité économique avec des parcours qui montrent que, d’où que l’on vienne, des quartiers Nord de Marseille ou d’ailleurs, on arrive à gravir les échelons dans la société. Une France qui aura gagné la bataille contre le terrorisme. Si on réussit dans cinq ans à le réduire, à l ‘éradiquer de notre sol national, à confiner nos ennemis tout en tenant la cohésion nationale sur les sujets d’identité et de religion, alors on aura fait du chemin.

A Nice, les associatio­ns de victime de l’attentat du -Juillet souhaitent que le prochain président se rendent aux cérémonies d’hommage. Si vous êtes élu, vous y rendrez-vous ?

Christian Estrosi m’en a fait part. Il m’a exprimé le souhait des associatio­ns. Si je suis élu, je me rendrai à Nice le  juillet.

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Derrière le bureau du QG parisien d’Emmanuel Macron, une affiche de un dessin des Tontons fligueurs... César d’Albert Dubout et
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