Addictions et TCA
Cyril Rous propose également de traiter les troubles du comportement alimentaire avec la réalité virtuelle. La D est un bon moyen pour le praticien de comprendre le mode de fonctionnement de son patient. « Par exemple, je le place dans une situation concrète : dans un supermarché. Je le fais parler pour savoir vers quels produits il va aller. Sur mon écran, je vois ce qu’il regarde. Il se dirige vers le rayon des bonbons, pourquoi ? Il dit que c’est pour les enfants mais en creusant, on se rend compte que c’est lui qui finit par manger les friandises… Ensemble, nous analysons son mécanisme d’achat. Il pourra ainsi comprendre que, la prochaine fois, il vaudra mieux qu’il évite certaines zones du magasin », explique le professionnel. Dans un même registre, il peut travailler sur la perception du corps. Il demande au patient de dire parmi un panel de silhouette, laquelle lui ressemble le plus. « Cela permet de traiter la dysmorphophobie, c’est-àdire une perception déformée de soi. Typiquement, on le retrouve chez les adolescentes anorexiques qui se voient grosses alors qu’elles sont maigres. » La réalité virtuelle vient également au secours des addictions. « Lorsqu’une personne souhaite arrêter de fumer, je ne vais pas lui interdire d’allumer une cigarette. En revanche, je vais identifier avec elle les situations dans lesquelles elle fume. Si elle associe café et cigarette, je lui demande de ne pas boire de café. Naturellement, elle se rendra compte qu’elle pourra se passer de tabac. Le but n’est pas forcément de tout arrêter brutalement mais d’apprendre à consommer raisonnablement. »