K. El Garti en marche avec “Nous citoyens”
A l’origine du premier “comité Macron” de l’ouest-Var, le Seynois est déçu : il n’a pas eu l’investiture. Il est toutefois le candidat d’un autre mouvement
A58 ans, Khalid El Garti a envie de plonger dans le grand bain. Plutôt discret jusqu’à présent, il s’est toutefois toujours intéressé à la chose politique. Par le passé, il a adhéré au Parti radical ; on l’a vu soutenir Marc Vuillemot, le maire socialiste de La Seyne, lors de son premier mandat ; il lui a même dédié une association qui a réuni jusqu’à 300 “amis”; il a encore figuré sur la liste de Philippe Vitel (LR) aux élections municipales seynoises de 2014... Mais, plus récemment, c’est en Emmanuel Macron que ce professeur de lettres et d’histoire dans un lycée professionnel a trouvé un nouveau guide. Lui qui propose d’ouvrir les rangs de l’Assemblée à des députés issus, pour moitié, de la société civile. Et qui promet d’ouvrir son mouvement En Marche ! à diverses sensibilités, qu’elles soient de gauche, de droite, du centre...
En attendant Macron...
Khalid El Garti a d’ailleurs créé le premier “comité Macron” sur l’ouest-Var, en vue des législatives. Et n’a jamais caché son souhait de décrocher l’investiture pour la 7e circonscription
: « J’ai vu en lui un renouvellement (1) du personnel politique », dit-il encore aujourd’hui. Pourtant, son dévouement n’a pas payé. C’est Emilie Guérel, une Sanaryenne, qui défendra les couleurs du président de la République sur son territoire. Déçu, il l’est : «Je trouve la décision de la commission d’investiture inique. Je n’ai rien contre cette personne, mais en terme d’ancrage local... Je pense que je représentais le meilleur atout pour lutter contre le FN.» Paradoxalement, le Seynois avait décidé de ne pas attendre un hypothétique feu vert d’En Marche ! pour partir quand même ! Non pas seul, mais avec le mouvement “Nous citoyens ”, auquel, précise-t-il, il adhère « depuis longtemps » . Si la notoriété de ce dernier est sans commune mesure avec son premier choix, il le pense parfaitement “macrocompatible”, en ce sens qu’il a cette même volonté
de placer des “civils ” au coeur de l’action politique. « “Nous citoyens” a été fondé en 2013 en réaction à la célèbre tirade de François Hollande, “Moi président”, et défend une vision à l’opposé
de cette professionnalisation du personnel politique qui prévaut depuis trop d’années, estime le candidat. On ne s’accapare par le pouvoir de manière indéterminée ! C’est ce phénomène qui explique pour beaucoup l’indolence de la classe politique et de la société. Il faut créer du mouvement. Et c’est aux citoyens, dans les entreprises, et dans le champ social notamment, de faire remonter les projets », s’enthousiasme-t-il. M. El Garti veut donc croire qu’il pourra rassembler « au-delà des étiquettes », pour pouvoir « mettre en place rapidement des mesures » dans différents domaines qui lui tiennent « particulièrement à coeur», comme « l’école, les quartiers, l’emploi, la fiscalité, le logement, la solidarité »... Un peu piqué au vif mais franchement pris au jeu, cet ex-fidèle de la première heure ne s’embarrasse plus de considérations comptables : sa candidature ne risque-t-elle pas de priver ce cher président de précieuses voix pour asseoir sa légitimité ? «La commission d’investiture n’avait qu’à prendre ses responsabilités.»