Cyberattaque mondiale : toujours des effets mais la réponse s’organise
Les conséquences de la cyberattaque sans précédent qui a fait plus de 200 000 victimes dans au moins 150 pays se faisaient toujours sentir hier, mais les mises à jour opérées au cours du week-end semblaient contenir la menace d’un « cyberchaos ». « Le nombre de victimes semble ne pas avoir augmenté et la situation semble stable en Europe», a déclaré le porte-parole d’Europol, Jan Op Gen Oorth, soulignant que de nombreux systèmes informatiques avaient été mis à jour au cours du weekend. « Il est encore un peu tôt pour dire qui est derrière tout ça mais nous travaillons sur un outil de décryptage» des fichiers affectés par le virus, a-t-il ajouté. En France, l’usine Renault de Douai (Nord), l’une des plus importantes du constructeur automobile dans le pays, était «préventivement» à l’arrêt hier matin, a indiqué un porte-parole de l’usine. L’attaque informatique a également fait d’autres victimes dans le pays, a déclaré, sans les citer, le patron de l’Agence française de la sécurité des systèmes d’informations (Anssi), Guillaume Poupart, tout en indiquant ne « pas vraiment » redouter un « cyberchaos ».
Répliques à venir
« Dans les pays qui ont recommencé à travailler, il n’y a pas de déclenchement catastrophique », a-t-il expliqué sur la radio France Inter. Toutefois, a-t-il ajouté, «il faut s’attendre à avoir dans les jours, les semaines à venir, des répliques régulières ». La vague de cyberattaques touchait également les pays asiatiques, premiers à se réveiller lundi, et premiers à constater les conséquences de l’infection provoquée par le logiciel de rançon, qui exploite une faille dans les systèmes d’exploitation Windows (Microsoft). Au Japon, le réseau informatique du conglomérat industriel japonais Hitachi était «instable», a déclaré un porte-parole. En Chine, des centaines de milliers de postes informatiques appartenant à près de 30000 institutions et organisations ont été infectés, selon un total établi samedi, a indiqué la société chinoise de sécurité électronique Qihoo 360. Le virus continuait à se répandre dans le pays mais à un rythme moindre, rapportait, hier, la presse d’État, citant les autorités nationales chargées de cyber-sécurité. En attendant d’éventuelles nouvelles victimes, le bilan de cette cyberattaque mondiale est déjà imposant, de la Russie à l’Espagne, en passant par le Mexique et le Vietnam.
Le système de santé britannique touché
Le service public de santé britannique (NHS, 1,7 million de salariés) semble avoir été l’une des principales victimes avec des centaines de structures médicales touchées, dont plusieurs ont été obligées d’annuler ou de reporter des interventions médicales. Au cours du week-end, des équipes ont travaillé d’arrache-pied pour mettre à jour les ordinateurs de l’organisation, a indiqué hier matin le secrétaire d’État à la Sécurité Ben Wallace sur la BBC, en espérant que le système informatique du NHS pourrait à nouveau fonctionnement « normalement ». L’attaque a également affecté le système bancaire russe, le groupe américain de logistique FedEx, la compagnie de télécoms espagnole Telefonica ou encore des universités en Grèce et en Italie.