Le bandol vieillit bien sous la mer
Après avoir plongé 120 bouteilles au large de St-Mandrier en 2015, puis les avoir goûtées en 2016, l’association des vins de Bandol a « rejoué » l’opération pour les besoins de la télé, hier à La Seyne
Il a fallu faire comme si. Comme si les élèves de l’école nationale des scaphandriers de Saint-Mandrier avaient, lundi, tout juste repêché 120 bouteilles de bandol immergées en 2015. Comme si, hier, Gisèle Marguin, de l’Union des sommeliers de France, JeanPierre Boyer, président d’honneur de l’appellation, ou Olivier Colombana, directeur technique des vins de Bandol, dégustaient ces étranges crus aquatiques pour la toute première fois. Et s’apercevaient que leur subtil et précieux vieillissement se trouvait ralenti par ces mois passés en Méditerranée. En réalité, c’est bien à une reconstitution que la presse a été conviée ce mardi midi au fort Balaguier, par l’association des vins de Bandol et son président Guillaume Tari. La véritable dégustation s’était déjà tenue l’été dernier (voir notre édition du 6 août 2016). Pourquoi, alors, rejouer la scène, quitte à faire dire aux oenologues ce que leur palais n’a pas forcément ressenti douze mois après le repêchage des crus ? D’abord parce que les
caméras n’avaient pas pu assister à la représentation de l’an dernier. Et que l’association tient visiblement à surfer encore un peu sur ce coup de com’ qui fait parler du terroir bien au-delà des frontières varoises. Du marketing, en somme, même si Guillaume Tari ne verbalise pas cela comme ça. «C’est une expérimentation dans l’élevage des vins.
La fameuse quête de l’immortalité, la recherche du potentiel de garde, dont le bandol fut l’un des précurseurs dès son apparition en 1941. » Certes. Dit autrement : l’une des plus vieilles appellations de France, au cahier des charges aussi carré que son vin est rond, n’est pas si poussiéreuse que son grand âge pourrait le faire croire. Et reste donc prompte à réaliser
quelques expériences sur son délicieux breuvage. La preuve : dès ce week-end, elle remettra ça lors de l’Escale des vignerons de Bandol, dans la cité du même nom, où des vieux gréements auront la lourde tâche d’appliquer une dose de roulis à leur délicate cargaison. Sous l’oeil des caméras ?