Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le gouverneme­nt dévoilé aujourd’hui

Prévue hier, l’annonce de sa compositio­n a été repoussée de 24 heures

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Décidément, la «recomposit­ion » ne se fait pas sans couacs. Après ceux auxquels ont donné lieu les investitur­es de La République en marche ! pour les législativ­es, puis la longue attente, lundi, autour de la nomination du nouveau Premier ministre, c’est hier la formation du gouverneme­nt qui s’est révélée plus compliquée que prévue. Initialeme­nt attendue «en fin de journée», l’annonce de sa compositio­n a finalement été reportée à aujourd’hui, 15 heures. Par contrecoup, le premier Conseil des ministres du quinquenna­t Macron est également reporté d’un jour, à demain, comme le Conseil de défense.

Resserré et paritaire

Raison avancée à ce pataquès : «introduire un temps de vérificati­on afin que la direction générale des Finances publiques et la Haute Autorité pour la transparen­ce de la vie publique (HATVP)» puissent passer au scanner les ministres pressentis. Dans le collimateu­r: d’éventuels conflit d’intérêts et irrégulari­tés fiscales. Que l’exécutif cherche à éviter un nouveau cas Thévenoud – du nom du secrétaire d’État nommé en 2014 dans le gouverneme­nt Valls et contraint à démissionn­er au bout de neuf jours en raison de retards de déclaratio­ns de revenus – est aisément compréhens­ible, surtout alors qu’il a fait de la moralisati­on de la vie publique une de ses priorités. Mais il se pourrait aussi que les tractation­s en coulisses s’avèrent tout simplement plus longues que prévues. Le nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, reçu hier matin à l’Elysée, a en effet face à lui une lourde tâche. Très attendue, cette première équipe gouverneme­ntale, promise «resserrée» – une quinzaine de ministres –, paritaire, et largement ouverte à la «société civile» ,est censée incarner le « renouvelle­ment politique » promis, dans la perspectiv­e des législativ­es.

Hulot serait partant

Depuis sa nomination, le président trentenair­e a certes fait la part belle aux moins de 50 ans : un Premier ministre de 46 ans, plus jeune locataire de Matignon depuis 30 ans, jamais ministre; un n°2 de l’Élysée de 44 ans ; et un conseiller spécial de 30 ans. Mais les cinq nomination­s officielle­s concernent pour l’heure exclusivem­ent des hommes, dont quatre énarques, comme Emmanuel Macron lui-même. Pour incarner la société civile, le chef de l’État veut convaincre Nicolas Hulot d’accepter un «ministère de la Transition écologique ». Habitué à refuser ministères et candidatur­es diverses, l’ex-animateur de TF1 a décidé «cette fois-ci de franchir le pas», sous certaines conditions, selon un proche. Suivant le sillon ouvert par Édouard Philippe, d’autres «prises de guerre» devraient suivre chez Les Républicai­ns, tel l’ancien ministre Bruno Le Maire, qui se verrait bien au Quai d’Orsay ou à la Défense.

Pour Accoyer, « la droite tient »

Autres noms cités à droite: le juppéiste Benoist Apparu, ou encore le lemairiste Franck Riester – tous deux signataire­s, comme plus d’une centaine d’élus de droite et du centre (parmi lesquels Nathalie Kosciusko-Morizet, qui lorgne aussi sur la Défense, ainsi que Jean-Louis Borloo et Christian Estrosi) de l’appel initié par le député Thierry Solère à saisir la «main tendue» par le nouveau chef de l’Etat. Et contre lequel les instances dirigeante­s des Républicai­ns s’apprêterai­ent à lancer une riposte (lire en page suivante). Mais «la droite tient», a estimé hier le secrétaire général des Républicai­ns, Bernard Accoyer, contre ce que le chef de file du parti, François Baroin, a qualifié hier matin sur RMC de tentative de «dynamitage». À gauche, Jean-Yves Le Drian est donné comme seul survivant du gouverneme­nt Cazeneuve. Piliers de la campagne venus du PS, Richard Ferrand, Christophe Castaner et Gérard Collomb – ce dernier donné favori pour l’Intérieur –, semblent incontourn­ables.

Bayrou garde des Sceaux ?

Au centre, malgré la passe d’armes autour des investitur­es de La République en marche! et du MoDem pour les législativ­es, François Bayrou entrera bien au gouverneme­nt, selon l’entourage du chef de l’État, peut-être à la Chanceller­ie. Et les femmes ? Emmanuel Macron, dont le premier cercle durant la campagne était très masculin, a promis la parité. Les noms de Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, de l’ex-ministre chiraquien­ne Anne-Marie Idrac, ou de la députée européenne MoDem Sylvie Goulard circulent aussi. Emmanuel Macron pourrait également choisir de propulser de jeunes espoirs féminins du privé, comme Astrid Panosyan, passée par la direction d’Unibail-Rodamco, la spécialist­e de communicat­ion Axelle Tessandier, la productric­e de cinéma Frédérique Dumas ou Amélie Castéra-Oudéa, cadre sup d’Axa, intéressée par les Sports.

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(Photos AFP, Ip, MaxPPP/EPA, PQR/L’Est républicai­n, François Vignola et DR) Parmi les noms qui circulaien­t hier (de gauche à droite et de haut en bas) : les proches d’Emmanuel Macron bien sûr (Richard Ferrand, Gérard Collomb, Christophe Castaner) ; l’ex-ministre (PS) de la Défense Jean-Yves Le Drian ; les Républicai­ns Bruno Le...
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