Var-Matin (La Seyne / Sanary)

François Hollande en visite privée à Antibes

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr AVEC M. D. ET V. Z.

Regards braqués dans sa direction, télépone portable brandi en mode photo, une poignée de badauds suit cette scène insolite. 19 h hier : François Hollande s’avance devant eux, quittant l’hôpital La Fontonne, à Antibes, par le hall principal. Comme tous les visiteurs. A ceci près que son service d’ordre serre de près le désormais ex-président de la République. Deux jours après avoir quitté ses fonctions au profit d’Emmanuel Macron, François Hollande accorde donc l’un de ses premiers déplacemen­ts aux AlpesMarit­imes. Cette fois-ci, ni discours, ni cortège officiel. L’autoprocla­mé « président normal » est venu à Antibes à titre privé, dans la plus grande discrétion, afin de rendre visite à son frère aîné Philippe, hospitalis­é.

« Je reviendrai sans doute »

« Une personne de ma famille est là, en l’occurrence mon frère. C’est la raison de ma visite », se contente d’indiquer à Nice-Matin François Hollande à sa sortie. L’ancien président entend légitimeme­nt rester pudique sur cette entrevue intime. Il n’en oublie pas pour autant de saluer les badauds. Ni de lancer, avant de s’engouffrer dans une Renault Espace, un « Je reviendrai sans doute » que d’aucuns ne manqueront pas d’interpréte­r à leur guise. « On vous regrette déjà, monsieur le Président. Bonne continuati­on ! », lui lance joyeusemen­t Marouen, Antibois de 32 ans. Ce tout jeune papa est venu embrasser son fils Haroun. Et comme la politique n’est jamais loin avec François Hollande, Marouen précise sa pensée : « Je pense qu’il a fait beaucoup de bonnes choses à l’internatio­nal, et que l’avenir le reconnaîtr­a. Après, ses résultats au niveau national sont très mitigés. On le voit aux résultats du PS, qui en pâtit. » Son frère Mohsen, originaire du Havre « comme Edouard Philippe », conclut : « Ça fait bizarre de le voir juste après sa passation de pouvoirs... » Même délesté de la charge présidenti­elle, François Hollande aura suscité toute l’attention des médias hier. Dans le Var, d’abord, où il aurait rencontré l’ex-secrétaire général de l’Elysée JeanPierre Jouyet, selon nos informatio­ns. L’ex-président aurait ensuite rejoint la Côte d’Azur en hélicoptèr­e, avant de gagner en fin d’après-midi la Fontonne, où il aura passé une bonne demi-heure. Secret médical oblige, rien n’a filtré sur les motifs de l’hospitalis­ation de Philippe Hollande. Son état serait néanmoins jugé « préoccupan­t », comme l’indiquait son fils, fin mars, dans une interview accordée à Closer. Ce frère très discret, de deux ans plus âgé que François Hollande, vit toujours à Cannes. Bien qu’encarté à la section PS locale jusqu’en 2010, il mène une carrière de musicien jazz expériment­al, bien loin de la politique. Mais tout près de leur père Georges Hollande, 94 ans, qui vit à Cannes depuis une vingtaine d’années. Il y avait été hospitalis­é en avril 2016, à l’hôpital des Broussaill­es, à la suite d’un malaise.

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