Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le grand soir

Il faut un point à Monaco pour être officielle­ment sacré champion de France, 17 ans après

- FABIEN PIGALLE

Cette fois on y est. Monaco devrait empocher ce soir son huitième titre de champion de France (1961, 63, 78, 82, 88, 97 et 2000). Le club de la Principaut­é n’a besoin que d’un match nul contre SaintEtien­ne en match en retard de la 31e journée, pour être sacré. Cette fois, plus besoin de regarder le score du PSG. L’ASM est seule à jouer. Seule maître de son destin, opposée à Saint-Etienne qui en a pris cinq à la maison il y a trois jours contre Paris. Seule, enfin pas tout à fait. Monaco évoluera ce soir à guichets fermés après avoir rassemblé plus de 13 000 spectateur­s dimanche lors de la victoire 4-0 sur Lille. Il fallait voir ce soir-là les joueurs monégasque­s quitter le Louis-II, pour comprendre toute l’ironie de la situation. Mi-champions, et donc mi-heureux seulement. Officielle­ment Monaco n’est pas sacré. Officieuse­ment, il faudrait que l’ASM perde ce soir et samedi à Rennes, et que le PSG remonte 17 buts de goalaverag­e défavorabl­e sur un match. « Il faudrait un gros tremblemen­t de terre », résumait Mbappé qui demeurait prudent. « Personnell­ement, je pense que c’est presque impossible, insistait Bernardo Silva, avant de relativise­r. Même si on est très très très proche, dans le foot, rien n’est impossible. On ne sait jamais. Mais bon, il faudrait qu’on perde nos deux matches et que Paris gagne 10 ou 15-0 ». Drôle de sensation que cet intervalle entre deux matches, entre dimanche et ce soir, où le titre est promis... mais pas acquis. Leonardo Jardim n’a cessé de marteler que rien n’était fait. Il a laissé en suspens les messages de félicitati­ons, n’a pas répondu aux SMS, et s’est refusé de trinquer. Dans ce contexte, aucun Monégasque n’est monté à Paris lundi pour assister aux Trophées UNFP. Mbappé a reçu à distance sa récompense de meilleur espoir. Subasic, celui de meilleur gardien, et Jardim, coach de l’année. En duplex de l’établissem­ent Bagatelle à Monaco, ils ont remercié à distance ceux qui les avaient récompensé­s. Preuve que l’heure n’est pas à l’éparpillem­ent. Il reste donc un dernier coup de collier à mettre. Cette fin de saison à rallonge est extrêmemen­t sucrée en bouche. Rarement deux équipes ne s’étaient élevées aussi haut. Alors bon, ce n’est pas vraiment le succès de David contre Goliath. Parce que Monaco a beau être juvénile, la direction russe s’est donné les moyens cette année de ramener un trophée. Le vice-président Vadim Vasilyev l’avait dit en début de saison, et c’est finalement le plus gros, le titre de champion, que la bande à Jardim est sur le point de ramener. Vaincre sur 38 journées le PSG bodybuildé qui courrait après un cinquième sacre d’affilée était déjà quelque chose de grand. Mais y arriver en réalisant en parallèle une campagne européenne exceptionn­elle, est tout bonnement énorme. On parle là d’une demi-finale de Ligue des Champions perdue contre la Juventus, tout ça en étant passé par le 3e tour préliminai­re. Une première dans l’histoire de la compétitio­n. A côté de ça, les Monégasque­s sont allés en finale de la Coupe de la Ligue et on laissé filer une demie de Coupe de France contre le PSG. Ça a fait jaser... et puis tout le monde a compris. Il faut un adversaire formidable pour pleurer de joie à la fin d’un combat. Il est normal de remercier le PSG, qui jusqu’au bout a poussé Monaco à dépasser ses limites. Jusqu’à une virée à l’Allianz Riviera. En 2017, les Monégasque­s sont invaincus et comptent seulement deux matches nuls. Un troisième ferait l’affaire !

Il faudrait un gros tremblemen­t de terre ”

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(Photo J-F. Ottonello ) Comme contre Lille, le match se déroulera dans une ambiance de fête.

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